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Macron consulte des partis divisés sur le scrutin des européennes

Emmanuel Macron a commencé lundi à consulter les responsables politiques sur l'opportunité de revenir à un mode de scrutin national pour les élections européennes de 2019, une question qui divise les partis.

Ces consultations ont débuté alors que l'Elysée s'inquiète de la crise politique en Allemagne qui menace la chancelière Angela Merkel, sur laquelle compte le président de la République pour redonner un nouvel élan à l'Europe.

Au total, 14 responsables politiques seront accueillis à l'Elysée d'ici mardi soir à tour de rôle, comme M. Macron l'a fait à deux reprises avec les représentants syndicaux et patronaux depuis son élection.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a été lundi le premier reçu, avant le secrétaire général du parti Les Républicains Bernard Accoyer.

François Bayrou (MoDem), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Le Pen (FN) et Pierre Laurent (PCF) se succéderont mardi.

En les recevant, M. Macron entend recueillir leur avis sur "les futures élections européennes" - qui marqueront en 2019 le retour aux urnes des Français - et en particulier leur mode de scrutin.

Le chef de l'Etat semble favorable au retour à une circonscription nationale alors que, depuis les européennes de 2004, la France est divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France...).

Cela permettrait, selon lui, de mener un vaste débat national sur la "refondation de l'Europe" qu'il a appelée de ses voeux dans les discours d'Athènes et de la Sorbonne.

Si elle fait l'unanimité au sein de La République en marche (LREM), cette ambition proeuropéenne fracture aussi bien à gauche qu'à droite. Comme l'ont récemment montré les remous provoqués au sein de LR par le soutien d'Alain Juppé à "la capacité d'initiative" du président sur l'Europe.

- LR hostile -

A sa sortie de l'Elysée, Bernard Accoyer a expliqué que les Républicains étaient favorables au maintien de l'actuel mode de scrutin, qui "permet de garantir la proximité et le lien entre les territoires".

A l'opposé, le président du parti centriste UDI, Jean-Christophe Lagarde, a souhaité "le retour à un scrutin national" car "quoi de mieux qu'un débat national pour pouvoir démarrer la reconstruction de l'Europe?".

Sur la même ligne, le représentant du PS Rachid Temal a jugé que la liste nationale était la "meilleure solution pour qu'il y ait un débat de fond".

LREM se prononcera sur cette question à l'issue d'"un débat interne", a indiqué son nouveau délégué général Christophe Castaner, pour qui les listes nationale ou régionales présentent chacune des avantages.

Estimant que la modification du mode de scrutin ne suffira pas "à réparer la fracture démocratique", Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France) a réclamé à M. Macron un référendum sur le Ceta, l'accord commercial entre l'UE et le Canada.

M. Macron a également sondé ses interlocuteurs sur l'introduction de listes transnationales grâce à l'utilisation du quota des députés britanniques partant après le Brexit.

Mais pour M. Accoyer, un tel mode d’élection "ne pourrait se justifier que dans le cadre d’une organisation fédérale de l’UE".

M. Macron a par ailleurs reçu des avis plutôt positifs sur son projet de lancer des "conventions démocratiques" dans "toute l’Europe afin d'associer les citoyens européens à la refondation" de l’UE.

Mais la mise en route de la "refondation de l'UE" est perturbée par les incertitudes politiques en Allemagne.

La France "n'a pas intérêt à ce que ça se crispe", a réagi lundi M. Macron, qui s'est entretenu avec Mme Merkel dimanche soir. "Nous souhaitons, pour l'Allemagne et pour l'Europe, que notre principal partenaire soit stable et fort, pour avancer ensemble", a ensuite précisé l'Elysée.

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