Accueil Actu

Octobre 1917: la prise du pouvoir par Lénine

Le 25 octobre 1917, menés par Lénine, les bolchéviques prennent le contrôle de Petrograd (ex-Saint-Pétersbourg), l'acte fondateur de la Révolution d’octobre, qui aboutira cinq ans plus tard à la création de l’Union soviétique.

Cette prise du pouvoir a été minutieusement préparée, alors que les bolchéviques étaient politiquement minoritaires. Elle fut rendue possible par le vide institutionnel dans lequel était alors plongée la Russie.

- Où et quand -

La date du 25 octobre est celle du calendrier julien (orthodoxe), en vigueur à l'époque en Russie, qui correspondait au 7 novembre du calendrier grégorien (catholique), maintenant en vigueur dans le monde entier.

Petrograd est le nom donné au début de la Première Guerre mondiale à la capitale impériale Saint-Pétersbourg afin de sonner moins allemand et plus russe. C'est dans cette ville que se trouve le Palais d'Hiver, le siège du gouvernement provisoire et le symbole de l'absolutisme tsariste. Après s'être appelée Leningrad à l'époque soviétique, elle retrouvera après la chute de l'URSS en 1991 son nom initial de Saint-Pétersbourg.

- La révolution de Février -

Dès le 23 février du calendrier julien, des milliers de manifestants en colère contre les pénuries de nourriture avaient envahi Petrograd. Ces cortèges, majoritairement composés de femmes et d'ouvriers, s'étendent rapidement jusqu'à ce que la grève soit générale le 25 février.

Le tsar Nicolas II ordonne alors de réprimer par la force ce qui n'est encore considéré que comme une émeute de la faim. C'est le basculement. L'armée sympathise avec les manifestants.

Après une semaine de troubles, Nicolas II cède à son état-major, qui lui a demandé d'abdiquer "pour sauver l'indépendance du pays". Les défaites militaires de la Russie dans la Première Guerre mondiale ont précipité cette chute, en augmentant la défiance du peuple envers la monarchie.

Un gouvernement provisoire, présidé par Alexandre Kerenski, est mis en place, traversé par différentes tendances révolutionnaires, mais il est instable et la Russie s'enfonce dans une crise politique.

- De février à octobre -

En 1917, Vladimir Ilitch Lénine, leader du mouvement bolchévique, est en exil depuis plus d'une décennie. Son retour en Russie se fait avec l'aide de l'Allemagne, en guerre avec l'Empire tsariste qui espère ainsi fragiliser son ennemi. Lénine quitte Genève le 28 mars, traverse dans un train spécial l'Allemagne puis la Scandinavie, d'où il passe la frontière en avril 1917.

Il devra encore s'exiler en Finlande (qui fait alors partie de l'Empire russe) en juillet, quand le parti bolchévique sera déclaré hors-la-loi.

De retour de Finlande pour échapper à la police tsariste, et, prenant prétexte de la fermeture d'une imprimerie du Parti communiste, il décide le moment du coup d'Etat.

Léon Trotski, le président du "Comité militaire révolutionnaire" l'avait préparé, s'installant ainsi dans la posture de chef militaire dont la première décision sera de négocier une "paix immédiate" avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie impériales.

- L'assaut du Palais d'hiver -

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, le croiseur Aurore, ancré sur un bras de la Néva, et dont les marins se sont mutinés, tire à blanc sur le Palais d'Hiver, marquant le début de l'assaut.

Les marins et les soldats dirigés par Trotski ne trouvent au Palais d'Hiver qu'une garde désemparée, composée d'un bon millier de soldats, cosaques, élèves officiers, ainsi que de volontaires féminines. Alexandre Kerenski parvient à s'enfuir. Il tente d'organiser une résistance, mais elle sera vouée à l'échec. La population n'a pas bougé. Le pouvoir a changé de mains.

- Dictature du prolétariat -

Lénine et Trotski installent le pouvoir des "soviets", ces "conseils" révolutionnaires noyautés par leurs camarades bolcheviques.

Le 27 octobre, Lénine forme un Conseil des commissaires du peuple uniquement composé de bolchéviques, dont Joseph Staline et Léon Trotski. Lénine refuse d'intégrer à son gouvernement des forces de gauche modérées et dès ses premières semaines au pouvoir, une police politique (la Tchéka) est créée tandis que des milliers d'"ennemis du peuple" sont emprisonnés ou tués.

Nicolas II sera quant à lui exécuté sur ordre des bolchéviques avec sa famille en juillet 1918 à Iékatérinbourg (Oural), où les Romanov avaient été déplacés.

Les bolchéviques, qui proclament la "dictature du prolétariat", devront encore gagner une sanglante guerre civile avant, en 1922, de fonder l'Union soviétique.

À la une

Sélectionné pour vous