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Paris: des manifestants brandissent les noms de migrants morts en mer

Vera Filantova, Chen Jin Tian, Mamadou Baldé, Ronald Down et sa fille de 9 mois... Quelques centaines de personnes ont brandi vendredi soir à Paris les noms de migrants morts et demandé de changer la réponse "sécuritaire" apportée aux flux migratoires.

"Des ponts, pas des murs !" ont scandé les manifestants réunis à proximité de l'Académie Française à l'apppel d'une centaine d'associations (dont l'Acat, Amnesty, CCFD, Emmaüs, Ligue des droits de l'Homme, Médecins du monde...).

"Nous sommes venus rendre hommage à ceux qui sont morts en mer, leur donner de la lumière face à l'absence de mobilisation de la société française", a déclaré Bruno Morel, directeur d'Emmaüs Solidarité. "Nous demandons à être reçus mais personne ne nous répond", a-t-il déploré, en référence à un appel écrit envoyé le 6 mai à François Hollande.

L'humoriste Guy Bedos a lu cet appel qui réclame notamment de "mettre en oeuvre sans délai une véritable opération de sauvetage en mer à la hauteur des besoins" et "un mécanisme d'accueil des personnes migrantes et réfugiées".

"Les chefs d'Etat (...) de l'Union européenne ont fait le choix non de sauver des vies mais de renforcer un arsenal sécuritaire en grande partie responsable de ces drames", a lancé l'humoriste, prenant la voix d'organisations "consternées par cette politique de non-assistance à personne en danger".

"Il y a un décalage d'inhumanité où la vie d'un Africain, d'un Maghrébin, d'un Syrien qui meurt en Méditerranée semble avoir moins de prix que nos vies ici", estime Damien Simonneau, doctorant en sciences politiques de 28 ans, en fustigeant une "politique de militarisation de la Méditerranée qui ne fait qu'alimenter le problème sans s'attaquer à ses racines".

"J'en ai marre d'entendre toutes les deux semaines des cris d'alarme. Ca fait des années qu'il y a des accidents et des morts en mer. Il faudrait peut-être changer la manière de voir les choses", ajoute son amie italienne Caterina Froio, avec entre ses mains une affichette portant le nom de Hamidur Rahman.

"Quand on s'exile, ce n'est pas pour le plaisir, c'est pour survivre, faire vivre une famille", rappelle de son côté Marie-Noëlle Travers, 62 ans: "A leur place, on ferait pareil."

Fin avril, l'Organisation internationale des migrations (OIM) faisait état de plus de 1.750 migrants morts en Méditerrannée en 2015, soit plus de 30 fois plus qu'au cours de la même période l'an passé.

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