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Picamoles (XV de France): à Northampton, "ils veulent que je sois moi"

Le N.8 du XV de France Louis Picamoles "se régale" après ses six premiers mois en Angleterre à Northampton (centre): "Ils veulent que je sois moi et que je fasse ce que je sais faire", a-t-il confié à l'AFP à moins de trois semaines du début du Tournoi.

Q: Quel bilan dressez-vous de ces premiers mois en Angleterre?

R: "Je me régale. Ma femme et mes enfants sont bien. Il n'y a que du positif. Ces six premiers mois on été riches en apprentissages. On est heureux. On profite de la campagne, qui est très jolie ici. Il y a quand même quelques difficultés dans la vie de tous les jours, mais les gens font beaucoup d'efforts et on me laisse aussi le temps d'apprendre."

Q: Pourquoi avoir choisi Northampton?

R: "Mon grand-père habitait à quarante minutes de Northampton. Au moment où j'ai signé, cela a joué car cela permettait de se rapprocher un peu. Depuis, il est tombé malade et il est décédé."

Q: Et votre adaptation rugbystique?

R: "L'équipe fait en sorte que je me sente bien. Plus je suis en confiance, plus j'arrive à m'exprimer sur le terrain. Personne ne m'a demandé de changer quoi que ce soit. Ils veulent que je sois moi et que je fasse ce que je sais faire."

Q: Quelles sont les différences entre clubs anglais et français?

R: "L'organisation des semaines et les heures de rendez-vous. (...) On travaille plus tôt, en matinée continue, on finit assez tôt. Ça permet de dégager du temps pour la famille et les activités. Il y a une façon d'appréhender l'évènement différente. (...) On part très peu la veille des matches à l'extérieur. A la maison, on se donne rendez-vous 1h15 avant le coup d'envoi. Moi qui ai connu Toulouse où la mise au vert se fait même avant certains matches à domicile... Il faut apprendre à digérer ça. Mais, les mecs sur le terrain, je n'ai pas l'impression qu'ils se donnent moins. Ils basculent rapidement dans le mode combattant. Au début, c'est bizarre. Maintenant, je peux dire que c'est vraiment appréciable. Ça évite de perdre de l'énergie. Cette approche est hyper apaisante."

Q: Et dans le jeu?

R: "Il y a dans la Premiership une intention de mouvement et de vitesse qui me change de ce que l'on peut vivre tous les week-ends en France. Ça ne veut pas dire que ça ne joue pas en Top 14, mais il y a (en Angleterre) cette intention de mettre du rythme, du jeu est partout, peu importe la place au classement."

Q: Physiquement, cela change-t-il?

R: "La préparation n'a rien de révolutionnaire. La grosse différence, c'est le temps. (...) Il n'y a que douze équipes, ça laisse du temps pour la préparation et la récupération. (...) J'ai moins de pépins physiques, je joue tous les week-ends. J'ai rarement fait autant de match de 80 minutes. (...) C'est la première année depuis que j'ai commencé le rugby où j'ai eu un temps adéquat pour préparer une saison."

Q: Le Tournoi approche. Etes-vous optimiste pour les Bleus, qui se rendent en Angleterre en ouverture le 4 février?

R: "Si nous, les acteurs, nous ne sommes pas optimistes, cela va être compliqué d'améliorer les résultats. Si on continue à produire comme en novembre (deux courtes défaites contre la Nouvelle-Zélande et l'Australie pour une victoire face aux Samoa, NDLR)... Avec un peu plus de lucidité et de rigueur, je suis sûr que l'on peut vivre de belles choses(...) Guy (Novès) m'avait fait venir à Toulouse. J'ai grandi à ses côtés. Il me connaît par coeur, je le connais très bien. Ça permet d'avoir une confiance respective. Je suis bien dans le groupe. Je sens que le collectif est de plus en plus en confiance et sûr de sa force. Si on s'appuie là-dessus, on va y arriver."

Q: L'Angleterre est-elle favorite?

R: "Elle a été imbattable (invaincue depuis la prise de fonctions d'Eddie Jones après la Coupe du monde 2015, NDLR). C'est l'équipe en forme qui gagne en dégageant confiance et puissance. Ça en fait une sacrée machine. Ils vont effectivement être durs à arrêter. On ne va pas manquer d'humilité en criant qu'on va gagner le match. Mais, on ne sera pas des victimes non plus."

Q: Vous avez comme coéquipiers Courtney Lawes et Dylan Hartley, qui sont peu appréciés en France...

R: "Ça va, ils sont normaux (sourire). Etre dans un club anglais permet de découvrir ces mecs-là autrement, c'est aussi quelque chose d'enrichissant et d'assez agréable."

Propos recueillis par Maxime MAMET.

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