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Pourquoi retrouve-t-on si souvent des frères au sein d'une même cellule terroriste?

Sur les 12 membres de la cellule djihadiste à l'origine des attentats de Barcelone et Cambrils, 9 appartiennent à quatre fratries. Ce phénomène n'est pas sans rappeler d'autres fratries devenues tristement célèbres lors de précédents attentats, à l'instar des frères Abdeslam ou Kouachi.

Parmi les 12 membres de la cellule terroriste responsable des attentats de Barcelone, on retrouve neuf frères qui appartiennent à quatre fratries: les deux frères Oukabir, les deux frères Hychami, les deux frères Abouyaaqoub et les trois frères Aallaa. "Le fait de connaître quelqu'un qui a basculé a plus d'impact que les vidéos de propagande, que l'idéologie en tant que telle", a expliqué Corinne Torrekens, chercheuse à l'Université Libre de Bruxelles (ULB).


"Ils recréent une tribu"

Si c'est le cas pour les attentats de Barcelone, ce phénomène n'est pas récent. Ces dernières années, la plupart des attaques terroristes ont été commises par des proches. A Bruxelles, les frères El Bakraoui se sont fait exploser, un à l'aéroport et l'autre dans le métro. Quelques mois plus tôt, les frères Abdeslam ont semé la mort dans les rues de Paris. En janvier 2015, les frères Kouachi étaient à la base des attentats de Charlie Hebdo. "Ils récréent une tribu, donc forcément s'il parvient à se greffer sur un petit noyau familial, cela renforce l'idéologie et le processus d'embrigadement et de radicalisation parce que on rajoute un lien fraternel, un lien de sang", ajoute encore Corinne Torrekens.


Moins de contacts avec l'extérieur

Au marathon de Boston en 2013, les frères Tsarnaev avaient fait plus de 3 morts et et 260 blessés. A New-York, le 11 septembre 2001, trois fratries étaient impliquées dans les attentats qui avaient fait plus de 3.000 morts. Pour les cellules de renseignements, détecter ce genre de cellule terroriste s'avère bien compliqué. "Le fonctionnement en fratrie va limiter le fait de nécessiter un appui extérieur, et donc toute communication extérieure", a conclu Corinne Torrekens.

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