Accueil Actu

Russie: le patrimoine des hauts fonctionnaires bientôt rendu secret

(Belga) Les députés russes ont approuvé mercredi des amendements à une loi permettant de rendre secret le patrimoine, notamment immobilier, des hauts fonctionnaires et de leurs familles, régulièrement accusés par l'opposition de corruption et détournement de fonds.

Ces amendements doivent encore être approuvés par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, et validés par le président Vladimir Poutine, ce qui est généralement une simple formalité. Ils permettront de rendre secrètes les "informations personnelles", tels que les comptes bancaires ou le patrimoine immobilier, des personnalités russes et de leurs familles relevant du Service chargé de la protection des hauts fonctionnaires (FSO). Ces informations ne pourront être rendues publiques qu'avec l'autorisation du FSO et des personnes concernées. La liste des personnes se trouvant sous la protection du FSO, parmi lesquels figurent notamment le président, le Premier ministre et les membres du gouvernement, est définie par la loi. Vladimir Poutine dispose toutefois du droit d'y inclure qui il souhaite. Ces amendements ont été approuvés après la diffusion de plusieurs enquêtes de l'opposant Alexeï Navalny dans lesquelles il accuse notamment le Premier ministre Dmitri Medvedev de se trouver à la tête d'un empire immobilier financé par les oligarques du pays. La diffusion de cette vidéo, vue plus de 23 millions de fois sur YouTube, a été suivie par deux manifestations anticorruption d'ampleur en mars et en juin à Moscou et dans d'autres villes russes à l'appel de M. Navalny. Elles se sont soldées par des centaines d'interpellations et de condamnations pour ses partisans. Dans une autre vidéo, Alexeï Navalny, qui entend défier Vladimir Poutine à l'élection présidentielle de mars 2018, accusait la famille du procureur général Iouri Tchaïka d'avoir amassé illégalement de grandes fortunes en se servant de l'autorité de l'Etat. Les scandales de corruption impliquant des hauts fonctionnaires ou même des ministres et gouverneurs de région défraient régulièrement la chronique en Russie. L'opposition dénonce toutefois les arrestations médiatisées comme autant d'écrans de fumée cachant l'ampleur du phénomène au plus haut sommet de l'Etat et jusque dans l'entourage de Vladimir Poutine. (Belga)

À la une

Sélectionné pour vous