Partager:
(Belga) La prix Nobel de la paix Malala Yousafzai et le chanteur Bono ont exhorté jeudi les dirigeants du G20 à s'engager sur l'éducation, faute de quoi leur sommet vendredi et samedi en Allemagne risque d'être "un échec".
"Nous comptons sur votre impulsion pour vous associer aux dirigeants africains et améliorer la qualité, quantité et coordination du financement national et international de l'éducation", écrivent Malala et le chanteur de U2, cofondateur de l'ONG One, dans une lettre à la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du sommet. Déjà marqué par une multitude de tensions bilatérales et par des désaccords avec les Etats-Unis sur le climat et le commerce, le G20 "ne peut résoudre chaque problème dans le monde, ou même dans le secteur de l'éducation", concèdent les deux personnalités. "Mais il devra être considéré comme un échec s'il ne crée par une dynamique suffisante sur l'éducation", alors que l'Afrique va voir doubler sa population d'ici 2050 et comptera alors "dix fois plus de jeunes que toute l'Union européenne", soulignent-ils. Ils appellent donc les principaux pays émergents et industrialisés à "soutenir la proposition" du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, "de développer une Facilité de financement international pour l'éducation (IFFEd)", sur laquelle pourrait avancer l'an prochain la présidence argentine du G20. Ce nouveau mécanisme est destiné à combler "les 9 milliards d'euros par an" encore nécessaires pour assurer une éducation à tous, une fois abondés les deux grands programmes sur le sujet - le Partenariat mondial pour l'éducation et "L'éducation ne peut attendre", destiné aux jeunes réfugiés et déplacés. Malala et Bono insistent en particulier sur la scolarisation des jeunes filles, dont un récent rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a encore souligné le caractère décisif pour le développement économique de leurs pays. Angela Merkel a mis à l'ordre du jour de ce G20 son initiative "Compact with Africa", qui ne se présente pas comme un plan d'aide mais vise à stimuler l'investissement privé sur le continent, afin de réduire à terme les migrations vers l'Europe. Mais plusieurs dirigeants africains ont appelé de leurs voeux un "plan Merkel", en référence au "plan Marshall" de prêts américains qui avait aidé à la reconstruction de l'Europe d'après guerre, alors que l'ONG One fondée par Bono a insisté sur l'importance de l'investissement public dans des secteurs clés comme l'éducation. (Belga)
