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Nouveau coup de théâtre: la Grèce propose de suspendre le référendum si...

La Grèce a proposé de suspendre son référendum prévu dimanche sur les propositions de ses créanciers (FMI, UE) si les négociations reprennent avec l'Union européenne, selon plusieurs sources.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a indiqué à ses partenaires de l'Eurogroupe, lors d'une téléconférence ce mardi soir, que la Grèce était prête à suspendre son référendum "si ses collègues des finances s'entendent rapidement avec lui", selon le quotidien allemand die Welt qui ne cite pas ses sources.


"Personne ne sait ce que contient cette lettre"

Durant cet échange téléphonique, il a également annoncé qu'Athènes allait adresser une nouvelle lettre au président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, selon la même source. L'Eurogroupe a décidé de suspendre ses travaux ce mardi soir "car personne ne sait ce que contient cette lettre", poursuit die Welt, qui précise toutefois qu'elle devrait formuler par écrit la proposition faite oralement par M. Varoufakis.

Par ailleurs, dans une déclaration devant le Parlement maltais , rapportée par le quotidien Times of Malta sur son site web, le Premier ministre maltais Jospeh Muscat a ajouté ne pas savoir s'il s'agissait d'une ouverture ou d'une manœuvre dilatoire de la part du gouvernement grec de la gauche radicale.


La zone euro refuse d'étendre le programme d'aide financière à la Grèce

La zone euro a refusé ce mardi d'étendre le programme d'aide financière à la Grèce, qui expire à minuit, a annoncé plus tôt le ministre slovaque des Finances à l'issue d'une réunion téléphonique de l'Eurogroupe."La dernière limite pour l'extension du programme était ce weekend. En raison des procédures parlementaires il est impossible de le prolonger au-delà d'aujourd'hui", a écrit le ministre, Peter Kazimir, sur son compte Twitter.

Selon le ministre belge des Finances Johan Van Overtveldt, il était "impossible pour l'Eurogroupe d'analyser les nouvelles propositions de la Grèce en si peu de temps", a-t-il indiqué à la suite de la réunion. Ce soir, à minuit, l'actuel deuxième programme de soutien à la Grèce se termine. "Cela ne change rien", a estimé Johan Van Overtveldt. Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a fait savoir entre-temps que la réunion reprendrait mercredi à 11h30 par téléphone.


La proposition faite par Athènes

La Grèce avait donc demandé plus tôt dans la journée à l'Eurogroupe de pouvoir conclure avec le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de soutien de la zone euro, un accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers, soit environ 30 milliards d'euros, tout en restructurant sa dette, a fait savoir le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras. Le pays au bord du défaut de paiement a également demandé l'extension "pour une courte période" du programme d'aide financière dont il bénéficie, le temps que ce prêt soit mis en oeuvre. Mais "l'extension du programme n'est pas possible", a confirmé le ministre finlandais Alexander Stubb.

De son côté, le MES a rappelé dans un communiqué que le programme en cours expirerait bien ce mardi à minuit. "En conséquence, la dernière tranche de prêt de 1,8 milliard d'euros ne sera plus disponible et les 10,9 milliards d'euros prévus pour couvrir les besoins de recapitalisation des banques grecques seront annulés", a précisé le MES.


Plus de 20.000 personnes en faveur du "oui" à Athènes

Cette réunion des ministres des Finances de la zone euro était la première depuis samedi, journée où l'Eurogroupe a rejeté la demande de la Grèce de prolonger provisoirement les programmes d'aides en attendant la tenue, dimanche prochain, d'un référendum sur les propositions des créanciers d'Athènes.

Ce mardi soir, alors que la réunion était en cours, plus de 20.000 personnes se sont réunies dans le centre d'Athènes pour manifester en faveur du "oui" au référendum. Ces manifestants, la plupart hostiles au gouvernement de gauche radicale du parti Syriza, se sont réunis sur la place du Parlement à l'appel d'une initiative baptisée "Nous restons en Europe". Ils expriment également leur crainte d'une sortie de la Grèce de la zone euro en cas d'échec du gouvernement à s'accorder avec ses créanciers UE et FMI.

La veille, lundi, 13.000 personnes s'étaient mobilisées en faveur du "non".


"Le gouvernement grec cherchera jusqu'au bout à obtenir une solution viable à l'intérieur de l'euro"

Le communiqué grec ne donnait aucun détail sur le contenu du nouveau plan d'assistance réclamé, alors que celui en cours depuis 2012 expire ce mardi à minuit pour sa partie européenne et que le pays perdra à ce moment-là l'accès à 16 milliards euros d'aides en tout genre (prêts, bénéfices sur les obligations détenues par la BCE, fonds pour les aides). "Le gouvernement grec cherchera jusqu'au bout à obtenir une solution viable à l'intérieur de l'euro", ajoutait le communiqué des services du Premier ministre.

Athènes a de longue date déclaré qu'elle souhaitait un accord en trois volets: échange des 27 milliards d'obligations grecques détenues par la BCE, dont une partie arrive à échéance cet été, via le MES (dispositif de gestion des crises financières de la zone euro) afin de donner de l'air aux finances grecques; restructuration de la dette due au FMI; programme de développement économique pour la période 2016-2021.

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