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Vote en Catalogne: le gouvernement espagnol a-t-il fait ce que les indépendantistes attendaient?

En agissant de la sorte dimanche, le gouvernement espagnol a "fait exactement ce que les indépendantistes attendaient", estime Alvaro Oleart, docteur en communication politique à l'ULB.

Divers scénarios se présentent face à la situation de crise, comme la possibilité pour Madrid d'invoquer l'article 155 de la Constitution pour suspendre le statut d'autonomie de la Catalogne. De son côté, le président séparatiste catalan Carles Puigdemont a ouvert la porte dimanche soir à une déclaration d'indépendance, annonçant que les résultats seraient soumis dans les "prochains jours" au parlement catalan de sorte qu'il puisse "mettre en oeuvre" la législation du référendum prévoyant une déclaration d'indépendance dans le scénario du "oui" majoritaire.

Dans les deux cas, il y a une stratégie de "fuite en avant", selon Alvaro Oleart. Aucun des deux ne veut plier. "La stratégie des indépendantistes était annoncée. Le gouvernement espagnol a fait exactement ce que les indépendantistes attendaient", ajoute-t-il. Il y a cependant "des torts des deux côtés". D'une part, le gouvernement catalan a agi de manière irresponsable en tenant ce référendum. D'autre part, le gouvernement espagnol a pris des mesures unilatérales, sans aucune intention de négocier avec le gouvernement catalan.


Pourquoi le gouvernement espagnol a fait usage de la violence?

Quant à la crédibilité du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, "la pression citoyenne et l'attitude de la police pourraient avoir un impact", tout comme sur la popularité de son parti. "Les choses pourraient changer si Rajoy perdait par exemple le soutien du parti Ciudadanos", dont le chef de file est Albert Rivera. "De nouvelles élections pourraient aussi être convoquées" si le gouvernement de Rajoy était remis en question.

"La question qui se pose aujourd'hui, c'est de savoir pourquoi le gouvernement a fait usage de la violence, alors que ce référendum était de toute manière illégal?", s'interroge encore M. Oleart. Pour ce dernier, il n'est pas non plus exclu que la Catalogne se tourne vers la Cour européenne des droits de l'Homme, pour faire valoir "que les mesures de violence prises dimanche étaient contraire à la liberté d'expression et aux droits fondamentaux". Les regards resteront sans nul doute tournés vers l'Espagne et la Catalogne dans les jours à venir. Le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catala, a d'ores et déjà annoncé lundi que Madrid userait de toutes les voies légales pour "empêcher une déclaration d'indépendance" de la Catalogne.

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