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Chômage, inflation: nouvelles encourageantes mais à confirmer pour la zone euro

La zone euro a enregistré des nouvelles encourageantes mardi, avec à la fois une baisse du chômage et une inflation qui reprend quelques couleurs, preuve que la politique de rachat massif de dettes par la BCE porte ses fruits, mais les économistes restent prudents en attendant que la tendance se confirme.

Certes, l'inflation est restée négative pour le quatrième mois consécutif en mars, mais les craintes de déflation semblent désormais s'éloigner: le taux annuel, à -0,1% selon une première estimation publiée mardi, signale un net ralentissement de la baisse des prix après -0,3% en février et -0,6% en janvier.

Un bon point pour la Banque centrale européenne, estime Teunis Brosens, de la banque ING. Pour contrer les risques de déflation, marquée par une baisse durable des prix et des salaires qui pèse sur la reprise économique, la BCE a entamé début mars un vaste programme d'assouplissement quantitatif, ou "QE", qui prévoit le rachat de plus de 1.000 milliards d'euros de titres de dettes publiques et privées d'ici septembre 2016.

"La BCE est intervenue efficacement avant que la baisse anticipée de l'inflation n'ait le temps de se transformer en une tendance déflationniste des salaires et des prix et de se transmettre à l'économie réelle", selon M. Brosens. Il s'attend à ce que les prix de l'énergie pèsent de moins en moins à la baisse au cours des prochains mois et à ce que l'inflation redevienne positive "bientôt".

Quant au chômage, son taux est en baisse à 11,3% en février dans la zone euro, soit le plus faible depuis mai 2012. En février, 18,204 millions de personnes étaient au chômage dans l'union monétaire, soit une diminution de 49.000 sur un mois et de 643.000 sur un an.

Une nouvelle "relativement encourageante", estime Howard Archer, d'IHS Global Insight, qui note en particulier que "la baisse de 329.000 chômeurs enregistrée de décembre à février est la plus importante sur trois mois depuis avril 2007".

- Besoin de stimulants -

Pour lui, "le marché du travail de la zone euro bénéficie clairement de l'amélioration de la croissance au premier trimestre 2015", sans compter que "la confiance économique s'est récemment améliorée dans tous les secteurs".

Mais pour les économistes, ces tendances encourageantes ne signifient pas que tous les voyants sont au vert, loin s'en faut.

Certes, le chômage a diminué, mais l'office européen de statistiques Eurostat a aussi revu à la hausse, à la faveur de révisions statistiques, le taux de janvier, désormais à 11,4% au lieu de 11,2% précédemment.

De manière générale, "il demeure très élevé historiquement", tempère également Jonathan Loynes, de Capital Economics.

Quant à l'inflation, elle doit son évolution de mars entièrement à l'évolution de ses composantes les plus volatiles: les prix de l'énergie et de l'alimentation. L'inflation sous-jacente, privilégiée par les économistes car plus représentative d'une tendance de fond, "est tombée de 0,7% à 0,6%, atteignant son record à la baisse", insiste Jonathan Loynes.

"De manière générale, parmi les signes récents d'une croissance légèrement meilleure", les chiffres publiés mardi "rappellent que la zone euro reste dans un état très fragile, marqué par un chômage élevé et une très faible pression sur les prix", estime Jonathan Loynes.

"Clairement, l'économie de la zone euro a encore besoin de stimulants quels qu'ils soient, qu'ils viennent de Francfort sous forme de QE ou des capitales nationales sous formes de réformes favorables à la croissance", résume de son côté Teunis Brosens.

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