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A Marseille, deux candidates à la primaire EELV pour un carton rouge aux "boues rouges"

Cécile Duflot et Michèle Rivasi, toutes deux candidates à la primaire d'Europe Écologie-Les Verts en vue de la présidentielle, ont manifesté lundi devant la préfecture de Marseille contre les rejets en mer d'effluents de l'usine Alteo à Gardanne (Bouches-du-Rhône).

Les deux femmes ont participé côte à côte au rassemblement d'opposants devant la préfecture pour mettre un "carton rouge" à l'entreprise et au gouvernement, qui a autorisé fin 2015 pour six ans la poursuite de l'activité de l'usine d'alumine et ses rejets d'effluents au large des Calanques.

L'usine de Gardanne a rejeté pendant 50 ans des "boues rouges", toxiques, en plein coeur de l'actuel Parc national des calanques. Elle a aujourd'hui modifié ses procédés et ne rejette plus qu'un liquide filtré, que ses opposants continuent de dénoncer comme très polluant.

Alteo affirme être en avance sur le calendrier fixé par le gouvernement avec des concentrations en métaux "en moyenne 6 fois plus basses que les seuils autorisés".

Lundi après-midi, l'entreprise devait présenter ses résultats sur l'amélioration de ses procédés en préfecture.

La député européenne Michèle Rivasi a dénoncé la "malhonnêteté" de l'entreprise. "Le problème qu'il y a, c'est qu'il y a un transfert de pollution" vers le site de Mange Garri sur la commune de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), où Alteo entrepose les rejets solides issus du traitement des effluents, estime-t-elle.

Pour supprimer les boues rouges, Alteo a installé des "filtres-presses", qui séparent la partie solide, non dangereuse d'après elle, de la partie liquide.

"D'une pollution aquatique, on fait une pollution aérienne", poursuit la député qui s'est rendu sur le site, avec des militants et des habitants, il y a quelques jours. La députée demande "l'arrêt des installations obsolètes", et reprochant à l'entreprise de ne pas investir pour la décontamination de l'usine et du site de Mange Garri.

A l'instar des manifestants, Cécile Duflot a dénoncé "le chantage à l'emploi" exercé par Alteo. "Ce quinquennat est un vrai gâchis pour l'écologie", a-t-elle commenté: "que ce soit sur l'abandon des trains de nuit, que ce soit sur l'abandon de la taxe poids lourds, que ce soit sur les mesures très molles voire absentes sur le diesel, que ce soit sur les boues rouges ici ou sur le sable coquillier à Lannion, les décisions qui sont prises montrent bien que s'il n'y a pas de cap écologiste à la tête de l'État, s'il n'y a pas une présidente écologiste, en fait, ça ne change pas".

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