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Arrestation de Sid Ahmed Ghlam et projet d'attentat en France: "télécommandé à distance" par "un ou de mystérieux" hommes

Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen vendredi, après cinq jours de garde à vue, pour un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église et pour l'assassinat d'une femme à Villejuif, dans le Val-de-Marne.

Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen vendredi et placé en détention provisoire pour un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église et pour l'assassinat d'une femme à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Cet Algérien de 24 ans avait lui-même provoqué dimanche son interpellation après avoir été blessé dans des circonstances encore inexpliquées. Un magistrat spécialisé l'a placé dans la nuit en détention provisoire. Il avait auparavant été mis en examen par des juges antiterroristes pour "assassinat et tentatives d'assassinats", pour "association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes", et pour diverses autres infractions, le tout en relation avec une entreprise terroriste, a annoncé à l'AFP une source proche du dossier.


L'instruction "pourrait nous réserver des surprises"

Il "a contesté vigoureusement tous les faits qui lui sont reprochés", a déclaré un de ses avocats, Me Matthieu de Vallois, aux journalistes devant l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, où le suspect a été placé cinq jours en garde à vue en raison de ses blessures. Selon Me Gilles-Jean Portejoie, un autre de ses conseils, l'instruction "pourrait nous réserver des surprises".


Arrêté fortuitement

Sid Ahmed Ghlam est soupçonné d'avoir voulu attaquer au moins une église de Villejuif et d'avoir tué Aurélie Châtelain, une femme de 32 ans dont le corps avait été retrouvé dimanche matin dans sa voiture dans cette commune au sud de Paris. C'est fortuitement qu'il a été arrêté cette même matinée et que son projet présumé d'attaque a été contrecarré, moins de quatre mois après les attentats jihadistes de Paris.

Sid Ahmed Ghlam avait initialement appelé le Samu en raison d'une blessure par balle à la cuisse et à la rotule. Alertés, les policiers ont rapidement découvert un important arsenal dans sa voiture et à son domicile. Divers recoupements ont permis de relier le suspect au meurtre d'Aurélie Châtelain.


"Ce type d'individu n'agit pas seul"

Depuis lors, les enquêteurs tentent de déterminer les soutiens dont semble avoir bénéficié le suspect, connu des services depuis le printemps 2014 pour s'être radicalisé. Le parquet de Paris a relâché une femme de son entourage âgée de 25 ans, interpellée mercredi à Saint-Dizier, en Haute-Marne, où a vécu Sid Ahmed Ghlam.

Mercredi, le procureur de la République François Molins avait indiqué qu'après avoir livré des explications "fantaisistes", le suspect s'était enfermé dans le mutisme. Face aux enquêteurs, "M. Ghlam était peu disert mais il s'est exprimé sur certains points et il s'exprimera sur d'autres quand il sera entendu par le juge d'instruction vraisemblablement dans le courant du mois de juin", a relaté vendredi Me Christian Benoit, son troisième avocat. Les services d'enquête soupçonnent que ce projet d'attentat a été "télécommandé à distance" par "un ou de mystérieux" hommes établis vraisemblablement en Syrie et lui ayant "ordonné clairement" de frapper des églises. "Ce type d'individu n'agit pas seul", a déclaré de son côté le Premier ministre, Manuel Valls, qui a évoqué "une commande (...) pour cibler une église".


"Il semblait littéralement sous la coupe" de ses mystérieux commanditaires

Les enquêteurs évoquent le "comportement sectaire" du jeune Algérien, ancien étudiant apparemment sans histoire d'une école d'informatique vivant dans une résidence étudiante du XIIIe arrondissement de Paris. "Il semblait littéralement sous la coupe" de ses mystérieux commanditaires, relèvent les sources. Ils lui ont indiqué où et comment se procurer l'arsenal - kalachnikovs, pistolet, gilets pare-balles - découvert par la police.

Une voiture volée où se trouvait l'attirail à été retrouvée mercredi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et est passée depuis au peigne fin. Ce sont ses présumés commanditaires qui lui ont indiqué où trouver la clé du véhicule, ont raconté les sources policières. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a appelé les préfets à renforcer la "vigilance" près des églises dès samedi. Une marche blanche est prévue le même jour à Villejuif en hommage à Aurélie Châtelain, une autre dimanche à Caudry (Nord) où elle habitait et où auront lieu ses obsèques mercredi.

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