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Attentat raté sur les Champs-Elysées: une journaliste apprend ce qui s’est passé au père de l’assaillant

Quatre membres de la famille de l'islamiste radicalisé mort lundi dans un attentat raté sur les Champs-Elysées ont été placés en garde à vue par les enquêteurs, dont le père de l’assaillant. C’est une journaliste qui a révélé à ce dernier que son fils avait foncé en voiture sur une fourgonnette de police.

Son ex-épouse ainsi que son frère et sa belle-sœur ont été interpellés hier en fin d'après-midi lors des perquisitions au domicile de la famille, décrite comme salafiste, au Plessis-Pâté, dans l'Essonne. Le père de l'assaillant a aussi été "placé en garde à vue dans la soirée alors qu'il se présentait au domicile. A son arrivée, c’est une journaliste qui lui a appris ce qui s’était passé plus tôt. Devant la caméra, l’homme a eu l’air perdu. "Vous savez ce qu’il a fait?". La journaliste lui a répondu par une autre question: "Vous l’avez vu cet après-midi? Vous n’avez pas vu? Il a pris un véhicule et a foncé sur une fourgonnette de police sur les Champs Elysées"… "Mon fils? Oh, je ne savais pas. Je savais qu’il y avait une perquisition, mais c’est tout". L’individu, visiblement bouleversé, a ensuite été emmené par les policiers à l’intérieur de l’habitation.


L'assaillant avait prêté allégeance à l'EI

Lundi, peu avant 16 heures, Adam Dzaziri n'a pas fait d'autre victime que lui-même quand il a foncé contre un véhicule des gendarmes mobiles, près de deux mois après l'assassinat d'un policier le 20 avril par un jihadiste tué par les forces de l'ordre, déjà à deux pas du Rond-Point des Champs-Elysées.

L'assaillant de 31 ans a laissé une lettre-testament dans laquelle il prête allégeance au chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête. Dans cette lettre retrouvée par les enquêteurs et destinée à son beau-frère, le suspect affirme avoir joué "double jeu" en constituant un arsenal dans le cadre de son activité de tir sportif en vue de commettre un attentat, a précisé la source, confirmant une information de la chaîne française d'informations BFMTV.
 
Une bonbonne de gaz fermée, sans dispositif de mise à feu, un fusil d'assaut israélien, deux armes de poing et un important stock de munitions ont été retrouvés dans l'automobile. Les enquêteurs cherchent à déterminer comment la berline a pu s'embraser lors de la collision. Grièvement blessé, Adam Dzaziri a succombé peu de temps après. Des traces de brûlures ont été relevées sur son corps mais l'on ignore encore les causes précises de la mort, selon une source proche du dossier.

Si l'attaque n'a pas été revendiquée, ce mode opératoire et ce type de cible sont ceux préconisés par les jihadistes. L'assaillant, Adam Dzaziri, 31 ans, était fiché S (pour Sûreté de l'Etat) depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale et disposait d'une autorisation de détention d'arme car il pratiquait le tir sportif.

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