Accueil Actu

Attentat: trois nationalistes corses jugés mercredi aux assises

Trois jeunes nationalistes corses, dont un petit-fils en fuite de l'ancien dirigeant du FLNC Charles Pieri, sont jugés mercredi devant la cour d'assises spéciale pour un attentat à la voiture-bélier contre la sous-préfecture de Corte en 2012.

Âgés de 22 à 24 ans, Nicolas Battini, Stéphane Tomasini et Joseph-Marie Verdi, membres de Ghjuventu Indipendentista (Jeunesse indépendantiste), seront notamment poursuivis pour destruction ou dégradation de biens par l'effet d'une substance explosive et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme.

Les deux premiers avaient été arrêtés fin mai 2013. Battini est toujours en détention provisoire mais Tomasini comparaitra libre. Le troisième accusé, Joseph-Marie Verdi, petit-fils de Charles Pieri, est en fuite depuis le printemps 2013. Il est visé par un mandat d'arrêt.

Figure du nationalisme corse, Charles Pieri, plusieurs fois condamné par la justice, est sorti de prison en septembre 2015. Il purgeait une peine pour détention d'armes, après la découverte dans le jardin de sa maison de deux pistolets par les policiers de la sous-direction antiterroriste. Les enquêteurs cherchaient alors son petit-fils.

Le 1er avril 2012, vers 2h du matin, une voiture défonçait la grille de la sous-préfecture et pénétrait dans sa cour. Elle avait été incendiée et un engin explosif, qui n'avait pas fonctionné, avait été retrouvé. Le véhicule, une Peugeot 207, venait d'être volé à ses occupants, braqués par trois hommes cagoulés et armés d'un fusil de chasse. Juste avant l'attaque, ils avaient croisé un groupe de gendarmes qu'ils avaient menacés.

L'enquête s'était rapidement orientée vers le syndicat étudiant Ghjuventu Indipendentista, implanté à l'université de Corte. Ce syndicat affichait son nationalisme et son soutien à l'action du FLNC, qui a annoncé le dépôt des armes en 2014.

En garde à vue, deux proches de Nicolas Battini l'ont mis en cause dans l'attaque. Son ADN a été retrouvé dans une maison abandonnée à Corte où les enquêteurs ont découvert du matériel utilisé pour l'attaque de la sous-préfecture.

Il sera aussi jugé pour une attaque à l'engin explosif de l'Office de l'environnement de Corte, la nuit du 8 février 2012, qui n'avait causé que des dégâts matériels.

Joseph-Marie Verdi est mis en cause dans l'attaque de la sous-préfecture par un renseignement anonyme et au moins un témoignage. Son ADN a aussi été retrouvé sur une affiche électorale et sur un masque de carnaval abandonné près des gendarmes menacés avant l'attaque.

Le procès est prévu jusqu'au 7 octobre.

À la une

Sélectionné pour vous