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Bélarus: une trentaine d'opposants arrêtés au "Jour de la liberté"

Une trentaine d'opposants ont été arrêtés dimanche à Minsk avant le début d'une marche de l'opposition interdite par les autorités bélarusses, a annoncé l'organisation locale de défense des droits de l'homme Viasna, qui a fait état d'autres arrestations ailleurs dans le pays.

Pour l'opposition, le 25 mars est le "Jour de la liberté" en souvenir de la proclamation de la première et éphémère République populaire bélarusse en 1918, symbole d'indépendance dont le centenaire est célébré cette année. Cette République était devenue dès janvier 1919 une République socialiste soviétique avant de participer en 1922 à la fondation de l'Union soviétique.

Les opposants ont voulu défiler à travers le centre de la capitale bélarusse pour rejoindre une manifestation-concert organisée elle aussi en commémoration du 25 mars et autorisée par les autorités. La marche de l'opposition a cependant été interdite.

Auparavant, les autorités avaient arrêté les opposants Vladimir Nekliaïev et Mikola Statkevitch ainsi que douze des organisateurs de la marche. Une quinzaine de militants de l'opposition ont également été arrêtés dans la région de Mogilev.

Selon Viasna, dans la soirée, la quasi-totalité des opposants arrêtés au centre de Minsk ont été relâchés, alors que MM. Nekliaïev et Statkevitch restaient toujours en détention.

Pour la première fois en ses 24 années au pouvoir, le président Alexandre Loukachenko a autorisé cette année la commémoration publique du 25 mars.

Entre 15.000 et 20.000 se sont rassemblées pour la manifestation-concert à cette occasion à Minsk, en brandissant des drapeaux rouges et blancs de la République de 1918 et scandant "Vive le Bélarus!".

"C'était une page sombre de notre histoire", a déclaré vendredi le président en évoquant la courte existence de la République de 1918.

L'opposition accuse M. Loukachenko d'effacer volontairement l'identité bélarusse et de "russifier" le pays.

Selon des analystes, les autorités ont autorisé cette commémoration afin d'éviter une répétition des tensions de l'année dernière qui avaient pesé sur les relations avec l'Union européenne.

Plus de 700 personnes avaient été arrêtées l'an dernier à l'occasion de la marche de l'opposition pour le 25 mars.

L'UE avait alors estimé que cette "répression" était "en contradiction avec la politique de démocratisation du Bélarus et ses engagements internationaux".

En 2016, l'UE avait levé la plupart des sanctions prises contre le Bélarus à la suite de libérations d'opposants, emprisonnés par M. Loukachenko après la présidentielle de 2010 qui avait été marquée par des manifestations.

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