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Bordeaux: le siège de la CFDT endommagé par un incendie criminel

Le siège bordelais de la CFDT, l'un des syndicats favorables au projet de loi travail du gouvernement, a été endommagé par un feu de poubelle d'origine criminelle éteint par les pompiers dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 02H00.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a exprimé dans un communiqué "son indignation alors qu’un incendie volontaire, rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers, a été déclenché devant le siège de la CFDT cette nuit à Bordeaux". "Intervenant quelques jours après la dégradation des sièges de la CFDT à Paris et de la CGT à Montreuil, ces actes constituent une atteinte inacceptable à la démocratie sociale", écrit encore le ministre.

La police judiciaire est saisie de l'enquête, et "tout est entrepris pour établir les responsabilités, interpeller les auteurs et les mettre à la disposition de la Justice", a-t-il ajouté.

Sur son compte Twitter, le Premier ministre, Manuel Valls, avait évoqué un peu plus tôt un "engin incendiaire contre le siège de la CFDT à Bordeaux", et il avait dénoncé les "insupportables attaques contre les acteurs du dialogue social et de la démocratie".

"Nos locaux de Bordeaux ont été incendiés cette nuit. Je condamne cette nouvelle attaque et apporte tout mon soutien aux militants CFDT !", a réagi de son côté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, via son compte twitter. "La CFDT ne se laissera pas intimider", assure dans un communiqué la commission exécutive de la CFDT qui se dit "très inquiète de cette escalade de la violence".

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, "condamne une nouvelle fois ces attaques inacceptables", sur son compte Twitter, et exprime "tout (son) soutien aux militants" de la CDFT.

- ça atteint la République' -

Monique Lefèvre, secrétaire générale de l'Union départementale CFDT de Gironde, a indiqué à l'AFP qu'il y avait eu "un incendie volontaire, un incendie criminel devant deux portes de l'Union départementale". Selon cette responsable, il s'agit d'un "incendie de poubelles avec du papier qui s'est propagé à deux bureaux (...) qui sont maintenant hors d'état de fonctionner". Elle s'est déclarée "révoltée" parce que "là, ça atteint l'Etat de droit, ça atteint la République". "Je pense que tous les syndicats doivent se sentir concernés", a-t-elle ajouté.

"Ils ont porté trois conteneurs de poubelles à côté de la porte, ont mis le feu et se sont barrés", a raconté à son tour Jean-Claude Desesbats, responsable juridique de l'UD-CFDT. "Ils sont entrés par effraction" dans cet immeuble d'un quartier résidentiel de Bordeaux que la CFDT occupe depuis 2004, a-t-il ajouté.

En l'absence de revendication - à part une inscription "INCENDIE PART 1" sur l'un des murs qui annonce d'éventuelles autres actions - l'enquête devra déterminer si cet acte criminel est lié au conflit national sur le projet de loi travail ou bien à la grève des éboueurs et agents de propreté en cours dans l'agglomération bordelaise depuis le 20 juin.

A Bordeaux, les grévistes, à l'appel notamment de la CGT et de FO, réclament des négociations sur l'organisation du travail et leur régime indemnitaire.

Au niveau national, cette attaque contre la CFDT intervient dans un climat de fortes tensions, liées au mouvement social contre le projet de loi travail du gouvernement, en discussion au Parlement.

La CFDT qui, elle, soutient le texte, avait vu son siège national vandalisé le 24 juin lors d'une manifestation sauvage, où une centaine de personnes avaient brisé des vitres et inscrit sur la façade: "C'est fini de trahir".

Ce saccage avait été condamné par tous les syndicats, notamment la CGT, dont le siège à Montreuil avait été, à son tour, la cible de vandales 24 heures après celui de la CFDT.

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