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Brésil: les huit moments-clés de la chute de Dilma Rousseff

Corruption, crise économique, hausse du chômage et inflation galopante ont marqué le second mandat tourmenté de Dilma Rousseff, dont l'ultime étape sera la procédure de destitution qui débute jeudi.

Voici les huit moments-clés de la crise politique qui ont entraîné la chute de la présidente du Brésil, accusée de maquillage des comptes publics.

- Rousseff toujours plus seule -

Fin mars 2016, la crise redouble d'intensité lorsque la direction du PMDB, le grand parti centriste et pilier des la coalition gouvernementale, claque la porte, poussé par son dirigeant, le vice-président de la République Michel Temer.

Cette décision entraîne une réaction en chaîne: d'autres alliés politiques plus petits quittent le navire. Le sort de la présidente est scellé.

- L'économie chute, la popularité aussi -

La plus grande économie d'Amérique latine est en récession depuis le deuxième trimestre 2015 avec un cocktail qui combine hausse de l'inflation et chômage avec une profonde détérioration des comptes publics. L'activité se contracte de 3,8% en 2015, la crise éclate et finit par affecter Mme Rousseff, qui affiche des taux d'impopularité record.

- 'Dilma dehors !' -

Depuis mars 2015, cinq mois après la réélection de Dilma Rousseff, l'opposition de droite convoque plusieurs manifestations pour demander son départ ou protester contre la corruption, à laquelle est associée le Parti des Travailleurs (PT, gauche), la formation de la présidente et de son mentor Lula.

Le 13 mars 2016, trois millions de Brésiliens défilent dans tout le pays aux cris de "Dilma dehors !" lors de manifestations d'ampleur historique.

- Lula réveillé par la police -

Le 4 mars 2016, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), fondateur du PT au pouvoir, est réveillé par la police. Il sera brièvement interpellé et interrogé dans le cadre de l'enquête sur le scandale de corruption entourant le géant public pétrolier Petrobras.

- Lula ministre, une manoeuvre osée -

Dilma Rousseff nomme le 16 mars 2016 Lula chef de cabinet (quasi Premier ministre). Le soir-même, le juge Sergio Moro divulgue l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre la présidente et Lula suggérant que la nomination de ce dernier a pour objectif de le protéger d'une possible mise en détention. Sa nomination sera paralysée le jour-même par la justice.

- Rousseff dans le viseur ? -

Durant ces derniers mois, une avalanche d'accusations de corruption contre l'élite politique secoue le pays dans le cadre de l'opération "Lavage express" autour de Petrobras. Rousseff n'est visée par aucune accusation de corruption, mais à la mi-août, la Cour suprême a autorisé une enquête pour entrave à la justice liée à la nomination de Lula.

- Défaite dans les deux chambres -

En avril, les députés approuvent à une écrasante majorité la procédure de destitution de Mme Rousseff et son renvoi au Sénat.

Puis le 12 mai, la présidente est temporairement écartée du pouvoir par un vote historique du Sénat avant son procès en destitution qui s'ouvre jeudi. Son vice-président Michel Temer, 75 ans, qu'elle accuse d'avoir monté un "coup d’État" parlementaire, la remplace. En cas de destitution, il restera à la tête du pays jusqu'à fin 2018.

- 'Je ne renoncerai jamais' -

Rousseff, arrêtée et torturée sous la dictature militaire, a proclamé durant ces derniers mois qu'elle ne renoncerait "jamais" à son mandat. Elle s'appuie pour cela sur les 54 millions d'électeurs qui l'ont réélue en 2014. Elle a promis, en cas de vote favorable des sénateurs, de consulter par référendum les Brésiliens sur l'opportunité de convoquer des élections anticipées.

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