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Castaner: Villiers "déloyal dans sa communication", a "mis en scène sa démission"

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner accuse, vendredi dans les colonnes du Figaro, l'ancien chef d'état-major Pierre de Villiers d'avoir été "déloyal dans sa communication" et d'avoir "mis en scène sa démission", sur fond de désaccord budgétaire avec Emmanuel Macron.

"Le chef d'état-major a été déloyal dans sa communication, il a mis en scène sa démission", affirme M. Castaner.

"Son départ n'a rien à voir avec son audition par la commission de la Défense, le 12 juillet, même si Pierre de Villiers aurait pu s'imaginer que ses propos allaient fuiter, à moins de manquer d'expérience", poursuit le porte-parole du gouvernement à propos de cette audition organisée à huis clos.

"C'est son comportement qui a été inacceptable. On n'a jamais vu un Cema (chef d'état-major, ndlr) s'exprimer via un blog, ou faire du off avec des journalistes ou interpeller les candidats pendant la présidentielle, comme cela a été le cas. Il s'est comporté en poète revendicatif. On aurait aimé entendre sa vision stratégique et capacitaire plus que ses commentaires budgétaires", a cinglé M. Castaner.

Le général de Villiers rédigeait un blog, intitulé "pensées du terrain - lettres à un jeune engagé", toutes les semaines sur son compte Facebook lorsqu'il était chef d'état-major et avait publié en décembre une tribune dans Les Echos dans laquelle il plaidait en faveur d'"une hausse progressive du budget de la défense pour rejoindre la cible de 2 % du PIB, avant la fin du prochain quinquennat".

"Visiblement furieux que personne ne soit venu en appui de sa stratégie d’humiliation publique, l’Élysée envoie +son+ porte-parole délivrer le fond de la pensée présidentielle", a réagi le PS dans un communiqué, qui assure que "cet épisode n'aura grandi personne".

"Ils n'ont pas honte au gouvernement? Qu'est M. Castaner par rapport au général de Villiers ? Rien", a quant à lui affirmé Florian Philippot (FN) sur RMC/BFMTV.

Pierre de Villiers a démissionné mercredi de ses fonctions de chef d'état-major des armées. Le 13 juillet, Emmanuel Macron, qui venait pourtant de le reconduire pour un an, l'a sévèrement recadré devant toute la hiérarchie militaire, jugeant "pas digne d'étaler certains débats sur la place publique".

M. de Villiers s'était insurgé, à huis clos, devant la commission de la Défense de l'Assemblée, contre les économies de 850 millions d'euros demandées à la Défense en 2017.

"Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd'hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays", a souligné le général dans le communiqué annonçant sa démission.

Il a été remplacé au poste de chef d'état-major des armées par le général François Lecointre, qui était le chef du cabinet militaire du Premier ministre Edouard Philippe.

Le général Lecointre, qui a accompagné Emmanuel Macron jeudi dans sa visite à la base aérienne d'Istres, devait avoir un entretien avec le chef de l'Etat ce vendredi à 18h00. Mais cet entretien a été reporté à une date ultérieure, le temps que le nouveau CEMA "s'installe dans ses nouvelles fonctions", a indiqué l'Elysée, interrogée par l'AFP.

Son déjeuner de travail avec Édouard Philippe et les chefs d'état-major des trois armes a en revanche bien été maintenu, selon Matignon.

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