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Catalogne: les événements depuis le référendum

Rappel des principaux événements depuis le référendum sur l'autodétermination organisé le 1er octobre par les dirigeants séparatistes en Catalogne, qui a plongé l'Espagne dans sa plus grave crise politique depuis le retour de la démocratie en 1977.

- 1er oct: Référendum et violences -

Après plusieurs jours de tensions, des milliers de Catalans se massent devant les bureaux de vote pour participer à un référendum sur l'indépendance organisé malgré l'interdiction de la Cour constitutionnelle.

Les partis opposés à l'indépendance l'ont boycotté.

La police tente d'empêcher la tenue du scrutin dans une centaine de bureaux. Des forces de l'ordre chargent des manifestants, tirent des balles en caoutchouc et usent de leurs matraques. Au moins 92 blessés.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy assure qu'il n'y a "pas eu de référendum" et que les forces de l'ordre ont "fait leur devoir".

- 2: Bruxelles s'inquiète -

Le gouvernement séparatiste affirme que le "oui" à l'indépendance l'a emporté avec 90% des voix, selon des résultats partiels.

La Commission européenne appelle à éviter les violences et à un dialogue entre le gouvernement central et les indépendantistes.

Plusieurs milliers de personnes défilent à Barcelone et dans la région pour défendre le référendum et dénoncer les violences.

- 3: Mobilisation - Discours du roi -

Grève générale à l'appel d'une quarantaine d'organisations syndicales, politiques et sociales. Une manifestation rassemble 700.000 personnes à Barcelone pour protester contre les violences policières.

Dans la soirée, le roi Felipe VI déclare dans une rare allocution télévisée que l'Etat doit "assurer l'ordre constitutionnel". Il dénonce la "déloyauté inadmissible" des dirigeants catalans.

- 4: Médiation rejetée -

M. Puigdemont assure que son gouvernement s'apprête à déclarer l'indépendance de la Catalogne dans les prochains jours.

Il reproche au roi d'avoir "délibérément ignoré des millions de Catalans" scandalisés par les violences policières, et réitère son appel à une médiation internationale, aussitôt rejetée par Madrid.

- 5: Les milieux économiques fébriles -

Sur fond de dégringolade boursière, Banco Sabadell, deuxième banque catalane, annonce le transfert de son siège social hors de la région.

Plusieurs entreprises, dont la troisième banque d'Espagne CaixaBank ou le groupe gazier Gas Natural, font de même le lendemain.

- 6: Timides gestes d'apaisement -

Les résultats définitifs du référendum sont transmis au parlement régional: 90,18% de "oui" à la sécession avec une participation de 43%.

Le gouvernement espagnol appelle les dirigeants catalans à dissoudre leur parlement et à convoquer de nouvelles élections régionales anticipées.

Le préfet, principal représentant de l'Etat en Catalogne, présente pour la première fois des excuses au nom des forces de l'ordre.

- 7 et 8: Les Espagnols dans la rue -

Le 7 octobre, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes d'Espagne pour réclamer un "dialogue" entre les Catalans et le reste du pays.

Le lendemain, entre 300.000 personnes, selon la police de Barcelone, et près d'un million, selon les organisateurs, défilent pour défendre l'unité de l'Espagne.

- 9: Pressions -

Le leader du Parti socialiste espagnol Pedro Sanchez demande à M. Puigdemont de renoncer à une déclaration d'indépendance unilatérale.

Ada Colau, influente maire de gauche de Barcelone, se prononce contre une telle déclaration.

Angela Merkel réaffirme à M. Rajoy son soutien pour une Espagne unie, alors que les séparatistes écossais appellent Madrid à respecter le résultat du référendum.

- 10: Puigdemont temporise -

Devant le parlement, Carles Puigdemont estime que la Catalogne doit "devenir un Etat indépendant sous forme de République", avant de "suspendre" la proclamation d'indépendance, qu'il vient de signer avec les élus de son parti et de formations alliées.

Le gouvernement espagnol juge "inadmissible" la déclaration implicite d'indépendance de la Catalogne.

- 11: Madrid menace -

Mariano Rajoy menace de suspendre l'autonomie de la Catalogne si le président séparatiste persiste à vouloir conduire sa région vers l'indépendance.

La Commission européenne rappelle qu'elle attend un "plein respect de l'ordre constitutionnel espagnol". Paris, Berlin et Rome dénoncent le caractère "illégal" et "inacceptable" d'une déclaration d'indépendance.

- 13 : Risque de récession -

Madrid et le FMI avertissent que la crise pourrait menacer la croissance en 2018, alors que des dizaines d'entreprises transfèrent leur siège social hors de Catalogne. Standard and Poors évoque "peut-être même une récession".

- 16 : Premières arrestations -

Puigdemont écrit à Rajoy, affirmant que sa priorité était le "dialogue" pour les deux prochains mois.

Madrid lui donne un ultime délai de trois jours pour répondre "avec clarté".

Le chef de la police de Catalogne, Josep-Lluis Trapero, un proche du président catalan, est entendu pour la deuxième fois pour sédition.

Le même jour, deux chefs d'associations indépendantistes catalanes, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, également inculpés pour sédition, sont placés en détention.

- 17 : "Prisonniers politiques" -

Pour protester contre ces arrestations, 200.000 personnes descendent dans les rues de Barcelone, Puigdemont évoque "des prisonniers politiques".

- 19 : Fin de l'ultimatum -

Carles Puigdemont écrit à Mariano Rajoy pour l'informer que le Parlement de Catalogne n'a pas voté pour déclarer l'indépendance mais pourra le faire si Madrid poursuivait la "répression", notamment en suspendant l'autonomie.

A Madrid le gouvernement répond qu'il poursuit la mise en oeuvre de l'article 155.

- 21 : Article 155 -

Rajoy annonce qu'il demandera au Sénat de l'autoriser à destituer l'exécutif catalan et à convoquer des élections régionales dans les six mois.

Près d'un demi-million de personnes manifestent à Barcelone. Puigdemont dénonce "la pire attaque aux institutions et au peuple de Catalogne depuis les décrets du dictateur militaire Francisco Franco".

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