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Chaos sur l'autoroute A1: les gens du voyage lèvent le barrage, sept voies sont à réparer

Les gens du voyage, qui bloquaient l'autoroute A1, ont levé le barrage. Ils réclamaient que le fils d'une des victimes de la fusillade survenue récemment dans un camp, incarcéré pour d'autres faits, puisse assister aux funérailles de son père et ont eu gain de cause. L'incendie qu'ils ont provoqué pour bloquer la route a provoqué de nombreux dégâts.

La situation chaotique sur l'autoroute A1, dans le nord de la France, devrait se normaliser. La justice autorise le détenu à assister aux obsèques de son père, lundi prochain. Les gens du voyage qui bloquaient l'A1 ont donc levé le barrage. A présent, l'heure est à la constatation des dégâts.

En direct de Roye, notre journaliste Aurélie Henneton a fait un état des lieux de la situation. L'autoroute A1 est toujours fermée. Elle devrait le rester le temps de faire les réparations. Car les six voies sont abîmées y compris la bande d'arrêt d'urgence, ce qui fait sept voies à réparer. "On dégage les pneus, les arbres coupés ce matin par les gens du voyage, les éléments" qui ont été brûlés sur l'autoroute afin de constituer un barrage.

Des camions de tarmac vont arriver vers 15 h00, et à ce moment-là, les ouvriers s'attaqueront au bitume. Le concessionnaire espère rouvrir une première voie de Lille vers Paris vers 14h15. On ne parle pas de réouverture complète avant 19 heures. Le réseau secondaire est fortement saturé.

 Des déviations avaient été mises en place, mais n'ont pu totalement désengorger le trafic en ce weekend classé rouge de retour de vacances, sur l'une des autoroutes les plus fréquentées d'Europe.


Les manifestants avaient allumé des feux sur la route

Outre des feux de pneus, de paille et de palettes, la soixantaine de manifestants, munis de tronçonneuses, n'ont pas hésité à couper des arbres environnants ou utiliser des poubelles pour alimenter d'autres feux, notamment sur des ronds points situés près d'un camp de gens du voyage. Cette manifestation est survenue quatre jours après qu'une fusillade a éclaté dans un camp voisin faisant quatre morts, dont un gendarme et un bébé, et trois blessés. Les gens du voyage avaient décidé de cette action spectaculaire pour contraindre les autorités à accepter que le fils d'une des victimes de la fusillade, actuellement incarcéré à la maison d'arrêt d'Amiens pour "trafic de voitures" de source judiciaire, puisse assister aux funérailles de son père, lundi. La justice a tranché en leur faveur.

"La situation est tendue selon les autorités"

Plus tôt, la préfecture avait qualifié la situation de "tendue". "C'est vrai, il y a du désordre", soupirait un gendarme aux avant-postes de Roye, commune de 6.200 habitants. "On essaye d'être pragmatiques pour éviter un effet boule de neige", a indiqué de son côté la préfecture de la Somme à l'AFP préférant "poursuivre le dialogue" avec les manifestants.

Nombre d'usagers se sont retrouvés démunis: "Vers 21H30, nous avons été bloqués avant Roye. Il y avait beaucoup de familles autour et des étrangers rentrant chez eux: Belges, Britanniques et Hollandais", a ainsi indiqué à l'AFP Patrick Leduc, immobilisé dans son véhicule en ce weekend de retour de vacances. Pierre-Olivier D., qui rentrait de vacances a d'ailleurs témoigné : "Ils ont laissé passer une ambulance coincée".

Du fait des déviations, une grande partie du réseau secondaire a également été saturé durant la nuit, selon un photographe de l'AFP, laissant de nombreux touristes livrés à eux-mêmes en pleine campagne. 
 

Rappel des faits: une fusillade avait éclaté dans un camp

Âgé de 73 ans, l'auteur présumé de la fusillade était sous l'emprise de l'alcool lorsqu'il a fait feu, tuant trois membres d'une même famille, une jeune femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, ainsi qu'un gendarme de 44 ans.

Il a été mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat, et écroué.

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