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Émotion palpable aux funérailles de la petite Chloé à Calais: "Petit ange, on est tous réunis pour te dire qu'on ne t'oubliera jamais"

En France, une foule silencieuse est venue se recueillir à Calais devant le cercueil de Chloé. Ses funérailles se sont déroulées dans l'église Saint-Pierre. Il y a une semaine, cette fillette de 9 ans était enlevée et tuée par un ressortissant polonais. Le suspect a été mis en examen vendredi dernier à Boulogne-sur-Mer.

"On est tous réunis pour te dire qu'on ne t'oubliera jamais" : lors des funérailles de Chloé, une de ses cousines a fait écho à l'émotion d'un millier de Calaisiens venus mercredi se recueillir devant l'église Saint-Pierre, une semaine après le meurtre de la fillette âgée de neuf ans. La foule silencieuse, aux visages fermés, a pu suivre le petit cercueil blanc aux poignées dorées entrer dans l'église, puis la cérémonie grâce aux images diffusées sur un grand écran installé face à l'église, sur la place Crèvecoeur.

Une semaine plus tôt, la petite fille de neuf ans était enlevée près de chez elle à Calais, et violée puis tuée dans un bois proche. Crimes pour lesquels un Polonais de 38 ans, Zbigniew Huminski, déjà condamné deux fois en France pour des faits de séquestration notamment, a été mis en examen vendredi à Boulogne-sur-Mer. L'émotion est palpable lorsque le premier chant, "O Seigneur je viens vers toi", résonne dans l'église et sur la place. Elle atteint son paroxysme quand une cousine de l'enfant s'adresse, la voix chevrotante, près de l'autel, au "petit ange" : "on est tous réunis pour te dire qu'on ne t'oubliera jamais, toi et ta joie de vivre, ce n'est pas un adieu car tu continues de vivre en nous".

 



A la fin de la messe d'une heure et demie, les deux parents, Isabelle et David, leurs deux fils et leur fille, se tiennent terrassés par le chagrin plusieurs minutes durant autour du cercueil exposé sur le perron de l'église, au son de la chanson "Vole" de Céline Dion. "Cérémonie magnifique, c'est un bel hommage, on se sent beaucoup plus humain", témoigne Vincent, père de deux enfants adossé à un pilier de la place, accablé par le chagrin. "Peu importe la religion, on se rend compte que les cérémonies permettent de partager ensemble, dans l'atrocité", glisse-t-il. Sa femme Anne-Sophie, la mine sombre, s'empresse de dénoncer un meurtre "grave et inadmissible".

Exorciser

Un sentiment de colère largement répandu sur la place. "Je voudrais qu'on le torture dans tous les sens", s'emporte Marcelle, retraitée, à propos du suspect polonais. "J'ai cinq petits enfants, si un tel drame leur arrivait, je ne sais pas comment je réagirais", confie Elisabeth, qui dit avoir eu besoin, une semaine après les faits, d'exorciser avec "cette superbe messe". L'évêque d'Arras, Jean-Paul Jaeger, avait beau ne pas être présent à la messe, ses mots, relayés par un prêtre, ont créé un silence particulièrement profond : "il est temps de nous engager pour que le printemps et les fleurs de la jeunesse s'épanouissent, les adultes ont pour mission de lui ouvrir les portes de l'avenir et non pas de lui barrer égoïstement la route".


La maire de Calais, Natacha Bouchart, présente aux funérailles, a déclaré devant des journalistes que le meurtre de la petite Chloé allait "marquer longtemps" Calais, une ville "un peu particulière, qui a vécu beaucoup d'épreuves et qui vit aujourd'hui un drame plus particulier". Elle a annoncé vouloir déplacer les jeux du square où la fillette a été enlevée, pour les remplacer par un "endroit reposant" dédié à sa mémoire.



 
 
 
 

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