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CIF: fin de conflit amer après 3 semaines d'une grève dure

Les syndicats de la compagnie francilienne de bus CIF (groupe Keolis) ont décidé samedi d'appeler à la reprise du travail malgré l'échec des négociations avec la direction qui a notamment refusé l'étalement des jours de grève, a-t-on appris de sources concordantes.

Une ultime réunion de négociation a échoué vendredi, les syndicats ayant refusé de valider les propositions de la direction sur les salaires dès lors que cette dernière refusait de considérer leur demande d'un étalement des jours de congés et d'un abandon des sanctions contre les grévistes qui ont commis des violences.

La direction des Courriers d'Ile-de-France (CIF), filiale de Keolis, qui appartient à la SNCF, avait proposé une augmentation de 0,7% du salaire de base et l'instauration d'une prime mensuelle de 20 euros.

"Un accord a été trouvé sur les mesures salariales" mais "l'échec de la négociation porte sur les conditions de fin de conflit: l'étalement des jours de grève et la levée des sanctions liées aux dégradations", a expliqué la direction dans un communiqué.

"La direction des CIF qui a mis tout en oeuvre pour aboutir à un accord avec les organisations syndicales et rétablir dans les meilleurs délais le fonctionnement total est très déçue", a-t-elle ajouté.

"Les élus ont tout essayé (...) quitte à accepter les médiocres avancées salariales. La direction revancharde en a voulu autrement", a déclaré de son côté Djamal Benkissaou, délégué CGT du groupe, auprès de l'AFP.

"Elle ne veut pas étaler les jours de grève pour pénaliser les salariés et leur passer l'envie de faire grève. Elle n'a que faire des salariés et de leurs familles. De plus, elle ne veut pas s'engager à ne pas exercer de sanctions disciplinaires", a-t-il ajouté, disant s'exprimer également au nom de la CFDT.

Les organisations syndicales appellent à reprendre le travail "pour ne pas pénaliser les salariés", mais préviennent que "le préavis de grève étant toujours en vigueur jusqu'au 31 décembre", elles n'excluent pas de mener "des actions ciblées à des moments cruciaux".

La circulation des bus, très perturbée depuis le début du conflit le 4 mai et dont le déblocage des dépôts par décision judiciaire il y a dix jours avait permis la reprise progressive, est désormais quasiment normale (93% samedi, 95% dimanche), a affirmé la direction.

Le conflit social a été particulièrement dur, 79 bus et plusieurs bâtiments de l'entreprise ayant subi des dégradations. Espérant se faire entendre de l'actionnaire principal, des grévistes avaient envahi brièvement le siège de la SNCF à Saint-Denis.

"Derrière Keolis il y a des enjeux politiques et financiers voulus par l'Etat qui prépare la +clochardisation+ de la profession par une mise en concurrence des transporteurs décidée à l'échelon européen", analyse M. Benkissaou, qui conclut: "le combat continue".

Les bus de la compagnie CIF desservent le nord et le nord-est de l'Ile-de-France et sont empruntés par près de 90.000 voyageurs quotidiens.

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