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Colère des policiers: la mobilisation se poursuit

Les deux policiers attaqués au cocktail Molotov en Essonne sont hors de danger mais la colère policière ne faiblit pas au huitième jour du mouvement, malgré le début des concertations et la rencontre prévue mercredi entre François Hollande et les syndicats, contestés par la base.

La mobilisation des policiers a continué dimanche, avec des manifestations à Marseille, Nice, Nancy ou encore Boulogne-sur-mer. Des policiers ont prévu de se rassembler à nouveau lundi soir à Paris.

"Les rassemblements continueront tant que nous n'obtiendrons pas satisfaction. La grogne gagne du terrain et on veut que ça passe par la base et non par les syndicats", a déclaré lundi à l'AFP un policier des Haut-de-Seine sous couvert d'anonymat, qui participe aux appels à manifester.

Exaspérés par l'attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essonne), après une éprouvante année sous le régime de l'état d'urgence, les policiers réclament plus d'effectifs et de moyens matériels et des peines sévères pour leurs agresseurs.

Les deux policiers grièvement brûlés lors de cette attaque sont désormais "hors de danger", mais le traitement de leurs séquelles va être "très long", a indiqué lundi un médecin de l'hôpital Saint-Louis où l'un d'entre eux est toujours hospitalisé.

Lundi, les protestataires ont lancé un nouvel appel à se rassembler mercredi à 14H00 devant l'Assemblée nationale, juste avant que François Hollande ne reçoivent à 18H00 les organisations syndicales.

Débordés par ce mouvement sur lequel ils tentent de reprendre la main, les syndicats ont lancé de leur côté un appel à se rassembler mardi devant les palais de justice de France, de 13H00 à 13H30.

L'initiative vient d'une intersyndicale regroupant Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix), Synergie Officiers, l'Unsa et les deux syndicats de commissaires (SCPN, SICP). Cette intersyndicale s'est désolidarisée de la "marche de la colère policière et citoyenne" organisée mercredi par Unité-SGP police FO.

En tête des revendications des syndicats: la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs", créées par la droite et supprimées par la gauche.

"Tous les sujets sont sur la table", a promis le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Sur la question de la légitime défense, le débat doit aller à son terme", a-t-il assuré à la Voix du Nord, alors que le patron des policiers Jean-Marc Falcone n'est "pas favorable à une révision".

Dans les rangs policiers, nombreux sont ceux qui soutiennent les revendications mais jugent que la méthode employée n'est pas la bonne.

"On ne pensait pas que le mouvement prendrait une telle ampleur. C'est difficile de gérer tout ça, il n'y a pas de leaders", reconnaît l'un des instigateurs de la fronde dans l'Essonne.

- début de la concertation -

Lundi ont débuté dans les départements les "réunions de concertation" annoncées la semaine dernière par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, sous l'égide des préfets et des directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP).

Le ministre, accompagné du patron des policiers, a participé à l'une d'entre elles dans la matinée à Rouen.

Ces réunions visent à faire remonter vers le ministère de l'Intérieur une sorte de cahiers de doléances dont les conclusions doivent être remises le 15 décembre pour une mise en application dès 2017.

Ces propositions viendront compléter un plan "de sécurité publique" qui sera lancé en novembre. Jean-Marc Falcone doit livrer dans la semaine de premières propositions.

Depuis le début de la mobilisation, le gouvernement s'emploie à apaiser la colère et à balayer les critiques de l'opposition de droite, à quelques mois de la présidentielle.

Samedi, en déplacement à Tours où il s'est rendu notamment dans un commissariat, le Premier ministre Manuel Valls a multiplié les marques de soutien aux policiers. Le lendemain, c'était au tour du ministre de l'Intérieur de se rendre dans les commissariats de Créteil et d'Evry dans l'Essonne, où il a rencontré des policiers du mouvement de contestation.

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