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Voici ce que l'on sait de la collision entre un car scolaire et un train qui a tué 5 enfants à Millas

Cinq enfants sont morts jeudi après-midi et une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées dans une collision très violente entre un car scolaire et un train régional à un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales).

Un autocar scolaire et un train régional sont entrés en collision jeudi 14 décembre au passage à niveau de Millas (Pyrénées-Orientales), faisant cinq morts et 18 blessés dont six très grièvement parmi les élèves transportés. Voici ce que l'on sait:>L'accident

A 16H03 le 14 décembre, un car de ramassage scolaire, avec à son bord 23 enfants du collège Christian-Bourquin, à Millas, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Perpignan, a traversé le passage à niveau. Derrière, un deuxième car s'apprêtait à prendre sa suite. Sous la violence du choc avec un TER, le premier autocar scolaire a été littéralement coupé en deux. Les autorités ont parlé d'une "véritable scène de guerre".

Le train roulait à 75 kmh pour une limite à 100 kmh et la configuration des lieux exclut une vitesse excessive pour l'autocar.

La collision est l'un des accidents les plus graves survenus à un transport d'enfants depuis le drame de Beaune (Côte-d'Or) en 1982 (53 morts dont 44 enfants).

Cinq enfants sont décédés, dont quatre sur le coup. 18 autres élèves, âgés de 11 à 17 ans, ont été blessés dans l'accident, ainsi que la conductrice du bus. Le pronostic vital de six enfants était toujours engagé vendredi soir.

Tous les enfants vivaient dans le petit village de Saint-Féliu-d'Avall, commune d'un peu plus de 2.000 habitants située à quelques kilomètres de Millas.

L'identification des victimes a été très difficile, tant le choc a été violent. Mais elle était terminée le 15 décembre au matin, et les familles ont finalement toutes été informées.>Le passage à niveau

Il s'agit du PN 25, un passage à niveau de type classique, doté d'une signalisation automatique et de deux barrières, qui "n'était pas considéré comme particulièrement dangereux", selon la SNCF.>L'enquête judiciaire

Défaillance technique ou erreur humaine ? Telle sera la principale question à laquelle devront répondre les enquêteurs, qui interviennent dans le cadre d'une enquête pour "homicides et blessures involontaires" confiée à la SR de Montpellier. Selon le procureur de la République de Marseille, dont le pôle accident collectifs est désormais saisi, les 14 témoignages recueillis le 15 décembre évoquent "très majoritairement" des barrières du passage à niveau fermées, suggérant que l'autocar aurait forcé le passage.

De source bien informée, le conducteur du train a déclaré aux gendarmes avoir vu le car foncer dans la barrière fermée.

La SNCF a indiqué que "selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement". Mais les enquêteurs restent prudents et attendent le résultat des examens et expertises techniques avant de se prononcer.

La conductrice de l'autocar a indiqué de son côté avoir "traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint", selon son employeur Christian Faur, qui l'a rencontrée sur son lit d'hôpital le soir du drame.

L'alcoolémie des deux chauffeurs est négative mais les résultats sur les stupéfiants ne sont pas encore connus.>D'autres enquêtes

Outre une enquête de la SNCF, une enquête administrative a été aussi ouverte par le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT).

Selon un des co-dirigeants des autocars Faur, propriétaire du bus accidenté, le véhicule "était parfaitement entretenu, son dernier contrôle technique a eu lieu en septembre dernier, la case d'observation était vierge".>Le soutien

Le collège a rouvert ses portes dès vendredi avec dans ses locaux une cellule médico-psychologique, composée d'une soixantaine de personnes. Des psychologues scolaires de l'ensemble de l'académie de Montpellier étaient notamment présents à Millas, ainsi que des bénévoles, dont des membres de la Croix Rouge.

"Le travail des psychologues est essentiel, les élèves et les adultes ont besoin de parler", a dit le ministe de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, venu à Millas et selon lequel le soutien s'inscrira dans la durée, une mission confiée à un coordonnateur interministériel.

Capture d'écran Google Maps

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