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Routiers: négociation de la dernière chance mardi sur les salaires

Après neuf jours de fâcherie et "un premier pas" jeudi, les transporteurs routiers et les syndicats se sont donné un nouveau rendez-vous, mardi prochain, pour une ultime séance de négociations salariales.

Les discussions porteront "sur le salaire et le pouvoir d'achat", a indiqué Jérôme Vérité (CGT), précisant que la réunion de mardi serait la dernière. "Elle durera le temps qu'elle durera", mais il faudra "que cette fois on négocie, ce qui n'a toujours pas été le cas", prévient-il.

Jeudi, les partenaires sociaux se sont retrouvés dans les locaux de l'administration du travail à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), pour renouer le dialogue et s'accorder sur un calendrier.

Il s'agissait du premier contact officiel entre les deux parties depuis l'échec de la dernière séance de négociations annuelles obligatoires (NAO) dans le transport routier de marchandises, le 20 janvier.

A l'issue de la réunion, le patronat s'est félicité d'"un climat plutôt apaisé", observant que "les syndicats ont accepté de s'investir dans les chantiers" proposés sur la classification des métiers, les évolutions de la protection sociale et l'adaptation de la formation professionnelle.

Les organisations professionnelles "ont exposé leurs doléances, nous les nôtres", explique de son côté Thierry Cordier, secrétaire général de la CFDT Route.

Le syndicat majoritaire, satisfait par cette timide réconciliation, s'étonne néanmoins que les négociations n'aient pas pu reprendre plus tôt.

"J'espère que ce n'est pas ni plus ni moins pour gagner du temps, j'en ai bien peur", souffle son numéro un.

Sans avoir abordé les questions de fond, les syndicats et les fédérations patronales ont au moins trouvé un terrain d'entente sur la reprise des négociations. Ce qui ne semblait pas gagné d'avance jeudi matin.

La CGT avait posé un "ultimatum au patronat": "une semaine, maximum" pour "aboutir enfin à quelque chose qui permette aux salariés de sortir de la smicardisation". Sinon, "on montera d'un cran sur la mobilisation et les cibles", avait prévenu Jérôme Vérité.

"On est dans notre délai", se satisfait le responsable syndical, heureux d'avoir "franchi un petit premier pas, au moins sur le fait de renouer le dialogue".

- Derniers barrages levés -

Le calendrier finalement retenu permet aux fédérations patronales du transport routier (FNTR, TLF, UNOSTRA, OTRE) de se tourner vers leurs adhérents pour définir leur marge de négociations.

D'ici là, la CFDT Route "suspend son action", y compris les blocages d'entreprises qu'elle avait réalisés mercredi rejoignant les actions de ce type menées depuis le 18 janvier par l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC). Les autres syndicats devraient faire de même, même si aucune consigne officielle ne sera donnée aux militants.

Selon Patrice Clos (FO), les derniers barrages ont été levés dans la journée.

Les négociations achoppent principalement sur la question des minima conventionnels. Les syndicats réclament unanimement une revalorisation de 5% pour l'ensemble des coefficients. Les fédérations patronales ne veulent pas aller au-delà de 2%.

"Exigences irréalistes" et "déconnectées des réalités économiques": cette semaine, le patronat n'a pas mâché ses mots à l'encontre des syndicats, qui revendiquent en outre un 13e mois et la suppression de la carence maladie.

La chambre patronale des PME, l'OTRE, a redit jeudi son exigence d'aborder "la problématique des temps de travail" et "la concurrence déloyale", notamment des pays de l'Europe de l'est où le coût des chauffeurs est plus de deux fois moindre.

"A partir du moment où on débloque cette négociation, on est ouverts à négocier l'ensemble des points", avait affirmé Jérôme Vérité. Thierry Cordier s'était dit également "prêt à discuter d'autres choses" que les salaires, "si le patronat "écoute les demandes des salariés" sur leurs rémunérations.

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