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Décès à 71 ans de l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk

(Belga) Aussi charismatique qu'intraitable sur l'orthodoxie religieuse, l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk, guide spirituel de la première communauté juive d'Europe pendant plus de 20 ans, est mort dimanche à Paris à l'âge de 71 ans.

Victime d'une attaque cérébrale en 2001 et malade depuis plusieurs années, il est mort à l'hôpital, a-t-on appris dans l'entourage du grand rabbin de France Haïm Korsia, qui fut son collaborateur et a fait part de sa "tristesse et douleur immense". Un office d'hommage aura lieu à 19H30 à la Grande synagogue de la Victoire à Paris. Dès l'annonce de son décès, les réactions se sont multipliées pour saluer la mémoire de ce séfarade chaleureux, né à Tunis le 16 octobre 1944, qui a exercé les fonctions de grand rabbin de 1987 à 2008. François Hollande a salué la mémoire d'un "homme de dialogue, défenseur de la laïcité, (...) une figure marquante du judaïsme français". Tout au long de ses trois mandats de grand rabbin, cet homme à la barbe fournie aimait à cultiver des relations nourries avec les représentants des autres cultes et les responsables politiques. Adjoint du grand rabbin de Strasbourg à 26 ans, il devient dès 1975, à 31 ans, grand rabbin de Marseille, avant d'être élu grand rabbin de France pour un premier mandat de sept ans en 1987. Se disant favorable à "une société ouverte, contre toute forme de ghetto", il a défendu l'intégration des juifs mais pourfendu leur assimilation, voulant "rejudaïser les juifs" en les ramenant dans les synagogues. Ce rabbin marié et père de neuf enfants a prôné une stricte observance de la loi juive, la "halakha", se montrant intransigeant sur les conversions, les mariages mixtes, le repos du shabbat ou la condamnation de l'homosexualité. Il a également été critique d'une "laïcité intolérante" au risque de se heurter aux usages républicains, comme en 1994 lorsqu'il a appelé les juifs pratiquants à ne pas participer au second tour des élections cantonales, au motif qu'il coïncidait avec le premier soir de Pessah, la pâque juive. Il avait à nouveau provoqué la polémique en juin à propos de la Gay Pride de Tel Aviv, qu'il considérait comme "une abomination et "une tentative d'extermination morale du peuple d'Israël". (Belga)

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