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Déchéance: Macron souhaite que la réforme "puisse se faire"

Emmanuel Macron a nuancé mercredi ses propos critiques sur l'extension de la déchéance de la nationalité, assurant souhaiter que la réforme "puisse se faire", après s'être attiré un rappel à l'ordre de Manuel Valls.

"Mon souhait le plus profond, c'est que cette réforme puisse se faire comme le président de la République a voulu, parce que je suis loyal au président de la République", a déclaré le ministre de l'Economie sur iTELE.

Il a toutefois réaffirmé ses réticences sur le sujet en ajoutant: "mais, en pleine sincérité avec mes convictions, c'est-à-dire que je pense qu'il ne faut pas donner plus de sens à ce débat qu'il ne doit en avoir, plus de place qu'il ne doit en avoir".

"Nous sommes un pays fort, et notre force c'est l'unité de la commuanauté nationale. Et on ne doit pas se diviser sur ce débat, qui est un débat très spécifique, auquel on a donné beaucoup trop d'importance", a encore estimé Emmanuel Macron, jugeant qu'"aujourd'hui, pour nombre de nos concitoyens, ça n'est pas une priorité".

Mardi soir, le ministre s'était montré plus critique sur le fond, estimant qu'"on ne traite pas le mal en l'expulsant de la communauté nationale". "Il faut prévenir et punir implacablement", avait ajouté le ministre de l'Economie, interrogé sur le sujet pendant une conférence organisée par la fondation France-Israël mardi soir.

"Tout le gouvernement est mobilisé (...) sur la protection, la sécurité des Français", a réagi le Premier ministre dans la nuit de mardi à mercredi.

"Le texte a été adopté en Conseil des ministres, et chacun, Emmanuel Macron parmi les autres, soutiennent évidemment cette démarche, il ne peut pas en être autrement", a ajouté Manuel Valls dans les couloirs de l'Assemblée nationale, où les députés ont adopté à une courte majorité l'article controversé inscrivant la déchéance de nationalité dans la Constitution pour les auteurs de crimes et délits terroristes.

"Le président, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont raison de défendre cette idée forte et ce symbole", avait d'ailleurs lui-même déclaré Emmanuel Macron le 20 janvier sur BFMTV et RMC, tout en disant: "J'entends les doutes, je les respecte, je les considère".

"De quoi parle-t-on? De déchoir de la nationalité des femmes et des hommes qui sont dans des projets terroristes, c'est-à-dire de destruction. Donc il faut le prendre comme une situation extrême", a argumenté mardi soir le ministre de l'Economie.

Selon lui, "il faut prendre le problème comme tel, ni plus ni moins. Pas comme un débat sur la binationalité ni comme un débat sur la nationalité française".

Farouchement opposée à la déchéance de nationalité, l'ancienne ministre Cécile Duflot (EELV), a exprimé mercredi matin sur iTÉLÉ son "accord" avec les propos du ministre de l'Economie. "C'est la deuxième fois que je suis d'accord avec lui et je sais que ça surprend certains. (…) Il avait dit une autre chose sur le fait qu'il fallait trouver les raisons et expliquer pourquoi des jeunes Français élevés dans l'école de la République (…) basculent du côté du terrorisme. (…) Oui sur ce sujet-là, qui est pour moi fondamental, et je peux vous le dire sans forfanterie, je suis d’accord avec Emmanuel Macron".

L'Assemblée nationale a adopté l'article 2 du projet de loi constitutionnelle à une très courte majorité (par 162 voix contre 148). Les députés se prononceront mercredi après-midi sur l'ensemble de la révision constitutionnelle, qui comprend également l'inscription du régime d'état d'urgence dans la loi fondamentale.

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