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Ultime bilan de la délinquance, mitigé, du quinquennat

Hausse des homicides, baisse des vols à main armée: le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux présente jeudi matin un bilan mitigé 2016 de la délinquance, le dernier du quinquennat sur fond de lourde menace terroriste.

Le ministre présente jeudi ses voeux à la presse et commentera le traditionnel bilan des chiffres de la délinquance, exercice obligé de tout "premier flic de France" en début d'année.

Il est difficile pour celui qui vient de prendre la tête de la place Beauvau pour une période limitée jusqu'à l'élection présidentielle où la sécurité est souvent un enjeu de taille.

Ces bilans annuels donnent lieu à des passes d'armes récurrentes entre le gouvernement et l'opposition.

Sans attendre la présentation de son "patron", le service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMI), a mis en ligne le détail des chiffres 2016.

Ils sont marqués par une nombre de victimes d'homicides important (892, +2%) lié, comme en 2015, aux attentats terroristes ayant frappé la France qui "ont fait au total 238 victimes entre janvier 2015 et juillet 2016", selon ce service.

Hors cela, la hausse est forte: "en ne prenant pas en compte ces circonstances particulières, le bilan annuel 2015 des homicides" - qui inclut les règlements de comptes - se serait situé en baisse par rapport à 2014 mais celui de 2016 (est) en hausse par rapport à 2015 (78 victimes de plus, + 11%)", écrit le SSMI.

- Cambriolages: "2016 repart à la hausse" -

La forte baisse des vols avec armes (- 12%) "se poursuit en revanche pour la 3ème année consécutive", celle des vols violents sans arme "ralentit un peu (- 4%)". Les coups et blessures volontaires "progressent modérément (+ 1%)" et les vols sans violence sont en hausse (+ 2%). Les vols de véhicules sont aussi en baisse, une tendance ancienne.

Les cambriolages de logements enregistrent eux une "hausse sensible"(+ 4%), après une "légère baisse en 2015 et une année 2014 favorable": "2016 repart à la hausse", indique le service statistique.

Le gouvernement avait été attaqué à ses débuts à la suite d'une forte hausse des cambriolages, mal ressentie par la population et vilipendée par l'opposition. Ils avaient, selon lui, régressé après le lancement d'un plan en 2013.

Les régions les plus touchées sont l’Île-de-France, l’Occitanie, PACA, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. Il touche les grandes villes. "Au-delà de 200.000 habitants, l’intensité des cambriolages bondit et dépasse les 9 cambriolages pour 1.000 logements", hors agglomération parisienne, commente le SSMI.

Le nombre de vols sans violence contre des personnes augmente également (+ 2%), après une légère baisse observée en 2015 (-1 %). Surtout en Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.

Le gouvernement affirme avoir "modernisé" en 2015 la publication des chiffres garantissant leur "fiabilité" et leur "sincérité". Une nouvelle méthodologie a été initiée par le SSMI les intégrant dans le champ de la statistique publique comme ceux du chômage.

Il s'agissait, selon le gouvernement visant la droite, d'éviter des "manipulations" et de ne plus donner de chiffre unique de la délinquance comme précédemment à partir d'un outil devenu obsolète.

Neuf "domaines" - contre plus de 100 agrégats auparavant- - sont désormais retenus par ses services dont les homicides, les vols à main armée ou sans, les coups et blessures.

Comme l'an dernier, ce bilan a lieu sur fond de lourde menace terroriste. Le ministre devrait de nouveau insister sur les moyens et effectifs accordés aux forces de l'ordre à la suite des attentats ayant frappé la France depuis janvier 2015, selon des sources à Beauvau.

La fin 2016 a été marquée par des manifestations de la base policière après la violente attaque de policiers début octobre à Viry-Châtillon (Essonne). Onze personnes étaient mercredi matin en garde à vue dans cette enquête.

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