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Des chevaux comme armes de dissuasion contre le trafic de drogue à Saint-Ouen

Surprenant et dissuasif: des policiers montent désormais à cheval à Saint-Ouen pour effrayer des "petits voyous" peu familiers de cet animal, dans cette ville de Seine-Saint-Denis gangrénée par le trafic de drogue, a-t-on appris vendredi de source policière.

Deux policiers de la brigade équestre de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du 93 patrouillent trois fois par semaine à Saint-Ouen, commune limitrophe de Paris qui recense pas moins de dix points de deal.

Ils complètent un dispositif mobilisant une trentaine de policiers, des douaniers et une demi-compagnie de CRS déployé depuis une dizaine de jours.

"C'est efficace en termes de dissuasion: les petits voyous ne sont pas familiers avec les chevaux et ça leur fait peur, ils ne savent pas trop comment se comporter", a expliqué cette source.

En outre, "ça donne une bonne image de la police, c'est populaire et c'est visible de loin car les policiers sont haut perchés", a-t-elle ajouté.

Quant au bilan de l'opération lancée après une fusillade fin avril qui a fait trois blessés graves dans la cité Cordon, "bien sûr les acheteurs continuent à venir mais ils sont moins nombreux qu'avant", affirme cette source.

Selon elle, le trafic de drogue, qui attire jusqu'à 5.000 acheteurs quotidiens, a été divisé par deux à la cité Cordon ces derniers jours. En outre, les trafiquants sont obligés de recruter plus de guetteurs alors qu'ils font moins de ventes: "Leur chiffre d'affaires baisse et leurs dépenses augmentent".

Alors que des riverains reprochent aux policiers de rester les bras croisés face aux guetteurs, ce policier explique que "les gens doivent comprendre qu'on est dans un Etat de droit, on ne peut pas interpeller quelqu'un qui n'est pas en train de commettre un délit".

C'est la raison pour laquelle le parquet réfléchit à la possibilité juridique d'incriminer les guetteurs "en tant que complices" sans que les vendeurs aient été au préalable arrêtés, selon elle.

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