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Deux ans après les attentats de Paris, des familles des victimes vont à la rencontre de détenus pour éviter la radicalisation

Emmanuel Macron et François Hollande iront se recueillir au stade de France, devant plusieurs cafés parisiens et devant le Bataclan aujourd'hui. L'association française des victimes du terrorisme organise des rencontres en prison entre victimes du terrorisme et détenus. Tous types de détenus. Objectif: agir pour éviter la radicalisation. Reportage dans le RTLinfo 7H de notre journaliste Antoine Schuurwegen.

Emmanuel Macron rend hommage lundi matin aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, qui avaient fait 130 morts, en se rendant sur les six lieux des attaques en compagnie notamment de François Hollande.

Ses déplacements suivront chronologiquement les attentats, en commençant à 9h00 par le Stade de France. Sur chaque lieu, en présence de familles des victimes, il se recueillera devant la plaque commémorative pour une minute de silence et déposera une gerbe pendant que le nom des décédés sera scandé par un message enregistré.

Il se rendra ensuite devant les restaurants et bars cibles des attaques en terrasse, Le Carillon, Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, le Comptoir Voltaire, la Belle Equipe et enfin au Bataclan. Vers midi le chef de l'Etat se rendra sur la place de la Mairie du XIe arrondissement où l'association de famille de victimes Life for Paris organise une cérémonie.

L'association française des victimes du terrorisme organise des rencontres en prison entre victimes du terrorisme et détenus. Objectif: agir pour éviter la radicalisation. Pour RTLINFO, le directeur adjoint de l'association, Stéphane Lacombe, a bien voulu détailler ce projet.

Les victimes veulent agir sur tout ce qui rend un détenu vulnérable et sensible à un discours radical. Elles veulent clairement que leur drame personnel serve à rendre meilleure, notre société. "Ce sont des personnes qui sont dans une transmission d'expérience de vie. La dernière chose qu'elles cherchent, c'est la pitié. La dernière chose qu'elles cherchent, c'est qu'on les plaigne", décrit le directeur adjoint de cette association. 

Une dizaine de rencontres ont été organisées avec des détenus de tous les horizons. Généralement, l'accueil est très positif.

"On a eu 2,3 questions un peu tendancieuses, un peu désagréables, mais je pense que les détenus qui sont devant nous comprennent qu'on n'est pas là pour leur vendre un produit, qu'on n'est pas là pour leur faire la morale. Mais qu'on est là dans le partage et l'ouverture", décrit-il.

C'est donc avant tout une manière de créer un lien social. Une manière de tenter d'immuniser les détenus contre les discours extremistes. Et un responsable de l'association de compléter: "Réinvestir par l'humain, par l'honnêteté et par le respect, cela nous paraît être une réponse appropriée en terme de prévention, par rapport à des agents qui sont toujours là pour fissurer à la fois la cohésion sociale et l'individu".

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