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Ecoles marseillaises : l'Etat s'empare du dossier et promet des travaux "au plus tôt"

Après plusieurs jours de polémique autour du délabrement de certaines écoles publiques à Marseille, le gouvernement s'est emparé du dossier, face à une municipalité accusée de minimiser le problème.

La préfecture, saisie par le gouvernement dans un courrier daté du 4 février, a annoncé vendredi soir que "les urgences en matière d'exposition des élèves à des risques sanitaires ou sécuritaires feront l'objet de travaux à engager au plus tôt", en mettant à contribution l'enveloppe de cinq millions d'euros dont bénéficie Marseille pour la politique de la ville.

Ensuite, "un programme de travaux à moyen terme sera lancé pour remettre à niveau le parc des écoles", a détaillé la préfecture, qui prend soin de préciser que "l'ensemble de ces actions sera défini en concertation avec la ville de Marseille, pour une mise en œuvre rapide".

La polémique sur l'état de certaines maternelles et élémentaires à Marseille, récurrente ces dernières années, a flambé à nouveau ces derniers jours après la publication d'une lettre ouverte d'une enseignante dénonçant les conditions dans lesquelles elle enseigne.

Parents d'élèves et enseignants ont ensuite multiplié les témoignages, dans plusieurs écoles, de murs moisis, d'élèves en doudoune dans des classes non chauffées, ou de délais allant jusqu'à six mois pour réparer un robinet.

Le maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin a dans un premier temps dénoncé une description "apocalyptique" de ces établissements, avant que ses proches ne s'en prennent vivement à la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, et dénoncent une polémique selon eux purement politique.

"Il n'y a pas de laisser-aller, pas de fermeture des yeux, pas d'apartheid" dans les écoles marseillaises, avait ainsi assuré jeudi Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements, s'élevant contre une "polémique politicienne et manichéenne (...) indigne, inacceptable et intolérable".

- Inquiétude de l’État -

La ministre de l’Éducation et le maire de Marseille, unique responsable du bâti et de l'entretien des écoles de sa ville, s'étaient pourtant entretenus par téléphone il y a quelques jours. L'édile s'était "engagé à faire des annonces très prochainement pour améliorer les choses", selon Mme Vallaud-Belkacem.

Mais "ces derniers jours, des propos des responsables de la majorité municipale, qui semblent minimiser les choses, ont pu inquiéter les représentants de l’État", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre pour expliquer la prise en main par le gouvernement de ce dossier.

Dans ce contexte, la préfecture a mis vendredi l'accent sur le dialogue, promettant des "instances de travail Ville-État", dès la semaine prochaine, pour œuvrer notamment à l'évaluation du fonctionnement des écoles dans les quartiers concernés par la rénovation urbaine, ce que demandait le gouvernement dans sa lettre.

La ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le ministre de la Ville, Patrick Kanner, y précisaient que cette évaluation devait intégrer "l'ensemble des éléments de sécurité, de salubrité, d'hygiène et de santé publique, mais aussi les conditions d'apprentissage des élèves et de travail des enseignants".

L'objectif, "c'est de s'assurer que le travail continue à avancer et que la donne va vraiment changer pour les écoles des quartiers nord (...) dans une logique de dialogue avec la mairie", a expliqué le ministère de l’Éducation nationale, joint par l'AFP.

La ministre "est en train de perdre les pédales complètement", a réagi vendredi auprès de l'AFP M. Moraine, pour qui Mme Vallaud-Belkacem "fait sa 'com' sur le dos des petits Marseillais". Le gouvernement est "particulièrement mal placé pour donner des leçons", a-t-il ajouté, soulignant qu'"un certain nombre de bâtiments de l’État" à Marseille "ne sont jamais entretenus".

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