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Edouard Philippe dévoile la stratégie industrielle de l'exécutif

"On ne va pas lâcher notre industrie": le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté lundi la stratégie industrielle de l'"Etat partenaire", en précisant notamment le fonctionnement de l'important fonds de 10 milliards d'euros voulu par le président, Emmanuel Macron, pour l'industrie.

Ce fonds public, "opérationnel au 1er janvier", "sera alimenté en cash par le produit des récentes cessions de participations dans Engie et Renault", d'un peu moins de 2 milliards d'euros.

Le solde, soit environ 8 milliards d’euros, sera constitué "de participations publiques n'ayant pas vocation à être cédées mais versant des dividendes réguliers", a expliqué le Premier ministre, lors d'un discours prononcé sur un site de l'équipementier automobile Valéo à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

M. Philippe a défendu l'industrie comme un outil de "reconquête" économique mais égratigné au passage, sans le nommer, l'ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

"Par-delà les odes à l'industrie et les slogans du redressement productif, on a souvent privilégié la communication colbertiste aux actes d'un Etat partenaire", a jugé M. Philippe.

Il a défendu "une ouverture franche à l’Europe", faisant "un plaidoyer en faveur de notre politique européenne de l'industrie". Sans tomber dans la "naïveté": "nous n'hésiterons pas à monter au créneau en cas de menace d'OPA sur des champions français" et ce "dans tous les secteurs", a-t-il prévenu.

Le Premier ministre a annoncé un nouvel "audit" des 14 "comités stratégiques de filières" hérités du quinquennat Hollande. Il a toutefois d'ores et déjà garanti le soutien de l'Etat dans les domaines de la voiture autonome - avec la nomination d'Anne-Marie Idrac comme "haute responsable" - et des batteries électriques.

Il a également indiqué qu'"un renforcement de notre dispositif public d'accompagnement et de financement à l'export" serait annoncé dans les prochaines semaines.

Si Edouard Philippe a fermé la porte à une nouvelle baisse des cotisations sociales tant que les finances publiques ne seraient pas "rétablies", il s'est dit prêt "à ouvrir la réflexion, avec les collectivités territoriales, sur la fiscalité de production", pas assez "incitative" économiquement.

Enfin, selon Matignon, l'Etat pourrait nommer prochainement un "délégué interministériel aux restructurations", mais le titulaire n'a pas encore été choisi.

Si plusieurs indicateurs sont repassés dans le vert ces derniers mois, l'industrie française a souffert ces dernières années, avec une part du PIB tombée à 12,5%, contre 16,5% il y a 15 ans, et près de 1 million d'emplois détruits depuis 1995.

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