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Entrée à l'université: remise des propositions, la ministre tranchera en novembre

Quelles seront les nouvelles modalités d'accès à l'université? Après trois mois de concertations intenses, les principaux acteurs de l'enseignement supérieur remettent jeudi leurs propositions à la ministre Frédérique Vidal, qui devra trancher début novembre.

Ses décisions, qui risquent de susciter une levée de boucliers chez certains, s'accompagneront d'un plan étudiants, deuxième pilier de la réforme, avec des mesures visant à améliorer les conditions de vie des jeunes.

Jeudi après-midi se déroulera une dernière plénière avant la remise du dossier compilé par le rapporteur général Daniel Filâtre, fruit de dizaines de réunions au sein de onze groupes de travail, dont le plus sensible était consacré à "l'accès au premier cycle de l'enseignement supérieur".

Peu après son arrivée au ministère, Frédérique Vidal a lancé ce vaste chantier, pour mettre fin au tirage au sort à l'entrée des filières universitaires les plus demandées -qui avait atteint un niveau inédit cette année- et tenter de réduire le taux d'échec en première année à la fac (environ 60%).

Le calendrier est serré: les futurs bacheliers doivent inscrire leurs vœux d'orientation en début d'année. Pour que le logiciel d'inscription, qui ne portera plus le nom d'APB, puisse fonctionner dès le début 2018, les nouvelles modalités doivent être arrêtées au retour des vacances de Toussaint, indique-t-on au ministère.

A partir du 20 octobre démarreront véritablement les tractations, via notamment des réunions bilatérales.

Les propositions des uns et des autres diffèrent franchement. Certains, dont la Conférence des présidents d'université (CPU), prônent l'instauration de critères coercitifs. Au terme "sélection", qui fait figure d'épouvantail, le président de l'université de Cergy-Pontoise François Germinet préfère celui de "prérequis". Selon lui, "on doit tenir compte de la série du bac, l'avis du conseil de classe, peut-être les notes dans certaines matières", des critères laissés au choix de chaque université.

- Des prérequis coercitifs ? -

A l'opposé, l'Unef (syndicat étudiants) ou encore le Snesup-FSU (syndicat des enseignants du supérieur) s'opposent fermement à toute forme de sélection ou de prérequis. "Nous sommes inquiets, on a le sentiment que des décisions ont été prises depuis longtemps et que cette concertation n'a été qu'un prétexte", déclare Lilà Le Bas, présidente de l'Unef.

Une inquiétude renforcée par les propos d'Emmanuel Macron à TF1 dimanche soir, ajoute-t-elle. Le président a déclaré que "des attendus, des qualifications minimales" seraient réclamés pour pouvoir s'engager dans une filière.

Entre ces deux positions, d'autres participants se disent "plutôt opposés aux prérequis, tout en voulant avancer", selon les propos de Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiants.

La Fage propose de s'inspirer de plusieurs initiatives d'universités: Grenoble a supprimé les cours magistraux et renforcé les TD en première année de médecine (Paces) et des métiers du sport (Staps), tandis que Strasbourg permet à ses étudiants en maths-informatique de redoubler le premier semestre ou de se réorienter en milieu d'année.

Le syndicat dit s'opposer aux prérequis coercitifs. La CPU réplique que des critères purement indicatifs ne sont pas suivis par les candidats et s'avèrent donc être inutiles.

La plupart des participants sont en revanche d'accord pour réclamer une hausse du nombre de places en BTS et IUT, qui soient réservées en priorité aux bacheliers professionnels et technologiques. La fac est souvent un choix par défaut pour les bacs pro, suite à un refus en BTS, et ils ont peu de chance d'y réussir.

Une piste évoquée par le gouvernement est la création de BTS sport pour les bacs pro, afin de désengorger la filière Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), la plus touchée par le tirage au sort depuis plusieurs années.

Tous les participants s'accordent pour demander la mise en place d'une véritable aide à l'orientation dès le début du lycée. Un point qui trouvera certainement sa place dans la réforme annoncée du baccalauréat, discutée à partir du mois prochain.

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