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Festival de Cannes 2017 - The Square: l'éclat de rire du Festival de Cannes

(Belga) Une scène autour d'un préservatif, un sauvage qui sème la panique dans un dîner mondain, une conférence de presse qui vire à l'obscène: le film suédois "The Square", qui a remporté la Palme d'Or dimanche soir, se moque du monde de l'art et a fait rire aux éclats le Festival de Cannes.

Dans le long-métrage de Ruben Östlund, rien ne se passe comme prévu pour le héros, Christian (l'acteur danois Claes Bang), conservateur d'un musée d'art contemporain qui prépare une exposition sur la tolérance et la solidarité. Au centre de la performance, un carré de 4 mètres sur 4 (The Square), "sanctuaire de confiance et de bienveillance" où les visiteurs sont censés exprimer ces valeurs. A l'extérieur, dans la vraie vie, ce sont deux mondes, celui des grands bourgeois cultivés et celui des immigrés, des Roms et des SDF, qui évoluent en parallèle. Le détonateur du télescopage entre ces deux univers sera le vol du portable, du portefeuille et des boutons de manchettes du conservateur alors qu'il porte secours dans la rue à une femme poursuivie par un homme violent. Un stratagème évidemment. Pour récupérer son bien, Christian va oublier "le politiquement correct" à la suédoise et écrire une lettre de menaces qu'il va aller distribuer, avec des gants - on n'est jamais trop prudent - dans les boîtes aux lettres d'une HLM de banlieue où vit son voleur. "Le film parle de l'hypocrisie de notre mode de vie en Occident. On se croit vertueux, on paye nos impôts mais il y a des choses qu'on ne veut pas voir", avait commenté l'acteur danois, lors de la conférence de presse. Pour la première fois en compétition pour la Palme d'or, le réalisateur de "Snow Therapy" - Prix du jury 2014 dans la section "Un certain regard" - pose un regard grinçant sur nos lâchetés et interroge le soi-disant "vivre ensemble" de nos sociétés. Avec le symbole du "Square", Östlund a voulu créer un espace qui rappelle l'importance des "valeurs humanistes, déconnectées du débat gauche/droite et des religions", a-t-il expliqué à l'AFP. Et s'il a choisi de situer son film dans le milieu de l'art c'est que ce réalisateur, qui se dit marxiste, le juge "bien trop distant de la vraie vie". La vraie vie donne en tout cas lieu à une scène hilarante où, juste après une relation sexuelle, Christian tente d'empêcher sa partenaire d'un soir, une journaliste américaine (Elisabeth Moss), de s'emparer du préservatif qui vient d'être utilisé pour le jeter. (Belga)

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