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Militaires renversés près de Paris: un homme arrêté sur l'autoroute après une interception musclée

La voiture soupçonnée d'avoir percuté des militaires mercredi matin près de Paris a été interceptée en début d'après midi sur l'autoroute en direction du nord de la France et son conducteur, blessé par balle par la police, a été interpellé, a-t-on appris de sources concordantes.

L'interception, "musclée", s'est déroulée sur l'autoroute en direction de Calais, selon une source proche de l'enquête. Les policiers ont fait feu à plusieurs reprises et le conducteur a été blessé, d'après une source judiciaire selon laquelle l'homme, né en 1980, "était à bord du véhicule recherché et a tenté de prendre la fuite".






Rappel des faits

Un homme a foncé avec son véhicule sur des militaires de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue parisienne. Les militaires sortaient vers 8h de leur casernement, place de Verdun, quand ils ont été renversés. L'endroit est situé dans une rue piétonne et devant un grand immeuble HLM où les militaires de Sentinelle disposent au rez-de-chaussée d'un local prêté par la mairie, située à quelque 200 mètres de là. Six hommes ont été blessés, quatre légèrement, deux autres plus sérieusement. Les blessés ont été transférés dans des hôpitaux de la région.


La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. Elle est ordonnée notamment pour "tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste". L'enquête a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé le parquet.

L'endroit où le véhicule a heurté les militaires est un lieu stratégique, près de la mairie, devant un cantonnement, là où se regroupent les militaires avant de se répartir leurs différentes missions. La voiture, une BMW de couleur sombre, était-elle pré-positionnée? L'enquête devra le déterminer. Mais pour le maire de Levallois-Perret, interrogé par BFM, il s’agit “sans aucun doute d’un acte délibéré”. Il affirme que le véhicule était "pré-positionné" à contre-sens dans la petite allée longée d'immeubles pour attendre la sortie des militaires du 35e Régiment d'infanterie de Belfort. Les faits se sont produits à proximité de la mairie. "Ça s'est passé dans une voie en cul-de-sac devant le casernement des militaires. Le véhicule ne s'est pas arrêté", a ajouté le maire de la ville.

> DES TÉMOINS RACONTENT


Une chasse à l'homme lancée

Un important dispositif de police a été déployé. Le quartier est totalement bouclé. Vers 11h15, nous avons appris que la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. Trois pistes sont évoquées par les syndicats militaires: la piste terroriste, l'acte d'un déséquilibré, ou une personne qui aurait pris peur après une fausse manoeuvre. 

Une chasse à l'homme a été lancée pour retrouver le suspect et sa voiture. Peu après 14h, on a appris que le véhicule avait été intercepté et qu'un homme avait été interpellé, selon des sources concordantes.

Les médias français ont diffusé les images d'un véhicule gris, visiblement une camionnette, encerclée par les services de secours. Aucun information n'a été donnée sur ce véhicule par les autorités.



L'opération Sentinelle: des milliers de soldats chargés de sécuriser les lieux sensibles

L'opération Sentinelle mobilise 7.000 soldats en permanence sur le territoire français. Elle est en place depuis les attentats de janvier 2015. À l'origine, ces militaires étaient chargés de protéger des sites sensibles, tels que des lieux de culte et des quartiers hautement touristiques. Leur mission a été adaptée et leur permet de faire plus de patrouilles, afin que leurs déplacements soient moins prévisibles.




Des soldats de plus en plus visés

Ces derniers mois, les forces de l'ordre ont été particulièrement ciblées par des attaques. Samedi soir peu avant minuit à la tour Eiffel, un homme avait franchi un portique en bousculant un agent de sécurité, puis sorti un couteau en criant "Allah Akbar". Des militaires de l'opération Sentinelle lui avaient ordonné de poser son couteau à terre et il s'était exécuté sans opposer de résistance et avait été interpellé. L'homme, admis en psychiatrie mais en permission de sortie, a dit pendant sa garde à vue vouloir "commettre un attentat contre un militaire". Il a été réadmis lundi en hospitalisation d'office.

Depuis janvier 2015, la France est visée par une vague d'attentats jihadistes qui a fait au total 239 morts, les derniers ciblant tout particulièrement les forces de l'ordre, sur des sites emblématiques.

En juillet, le gouvernement français avait renouvelé jusqu’au 1er novembre l’état d’urgence, mis en place après les attentats du 13 novembre 2015.

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