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Grève des éboueurs à Bordeaux: arrêté municipal pour parer aux risques sanitaires

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé (Les Républicains), a pris mercredi un arrêté municipal pour "débloquer rapidement des moyens de ramassage de déchets", la grève des éboueurs déclenchée le 20 juin dans l'agglomération présentant selon lui des "risques sanitaires" pour sa ville.

"Compte tenu de l'insalubrité de nombreuses rues de Bordeaux, suite au conflit social touchant les services de collecte et de propreté de la Métropole, Alain Juppé, maire de Bordeaux, a signé ce mercredi un arrêté municipal qui permettra de débloquer rapidement des moyens de ramassage des déchets et de nettoyage des rues", écrit la mairie dans un communiqué.

Les rues de Bordeaux, ville-hôte de l'Euro de football 2016 dont le quart de finale Allemagne-Italie doit s'y disputer samedi, offrent depuis plus d'une semaine un spectacle contrasté. Certaines rues sont normalement nettoyées mais d'autres, notamment dans le centre, très touristique et commerçant, sont jalonnées de conteneurs débordants aux odeurs nauséabondes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'arrêté municipal pris mercredi évoque notamment "le danger représenté par l'amoncellement anormal de déchets et ordures ménagères (...), les risques sanitaires de prolifération de nuisibles et de contamination microbienne" et "les nuisances olfactives".

Pour y remédier, Alain Juppé demande dans son arrêté à Bordeaux Métropole, dont il est président, "de mettre en oeuvre immédiatement tous les moyens nécessaires au regard de ses compétences légales pour enlever les déchets et ordures ménagères" dans l'hyper-centre de Bordeaux, aux "abords de la fan zone et du stade où se déroulent les matchs et activités" liées à l'Euro-2016, "pour la durée du conflit social et au moins jusqu'au 10 juillet", date de la fin de l'Euro.

En cas de nécessité, Bordeaux Métropole sollicitera le préfet "pour procéder aux réquisitions utiles", souligne le texte.

Les grévistes, qui représentent entre 50% et 60% des effectifs des éboueurs de Bordeaux Métropole, dénoncent "des sous-effectifs". Ils réclament des négociations sur "l'organisation du travail, notamment les remplacements de départs à la retraite, sur les conditions de prise en charge de la complémentaire santé par l'employeur, et sur le régime indemnitaire", selon Raymond Léglise, délégué Force Ouvrière.

Parallèlement au mouvement des éboueurs, la totalité des agents de propreté, chargés de l'entretien de la voirie, étaient eux aussi en grève ces derniers jours, selon les syndicats.

Bordeaux Métropole en était donc réduite à "mettre en sécurité" les voies principales des quartiers touchés, en mobilisant notamment de l'encadrement et du personnel saisonnier.

Mercredi matin, la mairie et la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) avaient fait appel à des entreprises privées pour commencer à dégager les empilements d'ordures dans des secteurs du centre "particulièrement touchés et comportant un grand nombre de commerces alimentaires".

Excédé par cette grève, Alain Juppé avait accusé le 24 juin "une toute petite minorité" d'agents de la propreté d'avoir répandu la veille des ordures sur la voie publique, "des scènes qui sont intolérables" et qui donnent "une image absolument lamentable" de la ville, selon lui.

"Ce n'est plus du syndicalisme, c'est du hooliganisme!", avait-il martelé, à la grande colère des syndicats.

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