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VTC: vers une levée de la grève après une rencontre au ministère des Transports

Les chauffeurs de VTC, qui réclament l'instauration d'un tarif minimum, vont lever le mouvement de grève enclenché samedi, après une rencontre au ministère des Transports qui a satisfait leurs représentants, a-t-on appris auprès de la CFDT.

Une délégation a été reçue pendant plus de deux heures samedi après-midi par un conseiller de la ministre, Élisabeth Borne.

"Il s'est engagé à contacter" les membres de la mission lancée début décembre autour d'une éventuelle mise en place d'une tarification minimale, "pour leur demander de recevoir dans les prochains jours l'ensemble des acteurs du secteur" (taxis, VTC, plateformes), a déclaré à l'AFP Yazid Sekhri, de la CFDT-VTC.

Le syndicat a présenté ce développement comme "une avancée" qui est de nature à "faire accélérer le processus".

Interrogé sur une poursuite du mouvement, M. Sekhri a répondu: "dans l'immédiat, non".

La CFDT avait initié une "grève illimitée" pour obliger l'État à instaurer au plus vite la tarification minimale pour les VTC, seul moyen selon elle de mettre un terme à la paupérisation de la profession.

Elle revendique un plancher de 12 euros la course, 2 euros la prise en charge, 1,50 euro le kilomètre et 0,50 euro la minute.

La grève, initialement annoncée à Lille, Paris, Bordeaux, Marseille et Nice, n'a véritablement pris que sur la Côte d'Azur.

Dans la matinée, entre 150 et 200 chauffeurs, selon les organisateurs, ont installé dès 6H00 des barrages filtrants aux entrées de l'aéroport international de Nice.

"On laisse passer les taxis et les particuliers mais on empêche les VTC d'aller charger ou décharger", a indiqué Mimoun Zarioh, un représentant de la section CFDT-VTC des Alpes-Maritimes. Le dispositif devait être maintenu jusqu'en début d'après-midi.

- Précarité et charges trop élevées -

En région parisienne, seule une vingtaine de véhicules étaient garés en matinée à la sortie de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, la police empêchant les manifestants de bloquer la voie, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les chauffeurs présents ont dénoncé à l'unisson "la précarité" du métier et des charges trop élevées, qui amputent de "35%" leur revenu, selon eux.

"Les chauffeurs ne s'en sortent pas" avec des courses parfois payées seulement "4,50 euros", et "même un livreur de pizzas gagne mieux", a expliqué Karim Aissaoui, chauffeur VTC multiplateforme depuis 5 ans.

Hamid Osmani touchait "2.500 euros net" auparavant dans l'aérien. Dans la profession VTC, "on gagne le Smic et après avoir payé les charges, il ne nous reste rien", dit-il.

"Hier pour emmener un client de la rue de Vaugirard (dans l'ouest de Paris, NDLR) au T2F, le terminal plus éloigné (de Roissy), j'ai mis 2H15 et j'ai gagné 36 euros, moins la TVA, 34 euros", a ajouté un autre chauffeur qui a requis l'anonymat.

Le rassemblement initialement prévu dans la matinée devant la gare de Bordeaux n'a pas eu lieu, selon une journaliste de l'AFP. A Marseille, où une initiative similaire était annoncée, les organisateurs n'ont pas répondu aux appels de l'AFP.

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