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Hand: Dika Mem, la pépite qui brille

Meilleur buteur des Bleus après les trois premiers matches de l'Euro, l'arrière droit Dika Mem incarne à 20 ans le renouveau de l'équipe de France. Pourtant, il y a tout juste 6 ans, il n'avait encore jamais touché un ballon de handball.

"Je savais pas que j'étais meilleur buteur (15). Ça fait plaisir mais c'est pas une fin en soi. Le plus important pour moi c'est d'aider l'équipe à bien progresser et gagner tous les matches", dit-il avant d'attaquer le tour principal samedi face à la Suède.

Appelé en cours de compétition l'an dernier après la blessure de Luka Karabatic, il n'avait disputé que des bouts de matches lors du Mondial-2017. Un an plus tard, ce grand gaucher (1,94 m) fait partie des Bleus les plus utilisés du Championnat d'Europe, à la fois comme arrière droit et au poste de demi-centre.

Signe de la confiance que lui offre le sélectionneur Didier Dinart, il l'a laissé sur le terrain dans les dernières minutes cruciales du premier match de l'Euro, contre la Norvège, remporté sur le fil (32-31) par les Bleus. Impressionnant face au Belarus, il a terminé la rencontre avec neuf buts et plus de 40 minutes de jeu. Mais entre les deux, la nouvelle pépite française a connu quelques déchets contre l'Autriche.

- Un jeu explosif -

"Les erreurs commises face à l'Autriche, il a su en tirer des enseignements. Il a joué avec beaucoup de précipitation et il a été beaucoup plus serein contre la Biélorussie", s'est félicité Dinart. "Dika Mem est un jeune joueur, il doit apprendre à faire des matches simples."

Inutile de le lui rappeler, il sait qu'il doit jouer "plus posé, plus calme", même si c'est contre-nature. "J'ai un jeu assez explosif, je suis dans la rapidité. Mais déjà je me suis calmé, parce qu'avant c'était encore pire", souligne-t-il.

Il sait aussi qu'il a encore beaucoup de choses à apprendre "pour grandir dans cette équipe". Il faut dire qu'il y a tout juste 6 ans, il ne connaissait rien au handball. Pire, il n'aimait pas ça.

"Je connaissais rien du handball avant que j'en fasse. Niko (Karabatic) je le connaissais pas, Jackson (Richardson), je le connaissais pas... Mes exemples dans le sport, c'était plus des joueurs de foot. J'étais fan de Ronaldo, de Messi et de Zidane aussi."

Enfant, il n'a jamais eu envie de se mettre au handball. Jusqu'à ses 14 ans et ce jour où il accompagne un ami à une détection dans le Val-d'Oise. "Ils m'ont dit de revenir mais moi je voulais pas parce que ça m'avait pas plu."

Ce qui l'a fait changer d'avis? Intégrer la sélection départementale. "Pour moi, c'était quelque chose d'énorme de représenter les meilleurs joueurs du Val-d'Oise. C'est pour ça que j'ai continué et ensuite ça m'a plu."

- Débauché par le Barça -

S'en suit une ascension fulgurante. Repéré très tôt pour intégrer le pôle espoir, il est convoité par de nombreux clubs. Il fait ses débuts professionnels à Tremblay-en-France en 2015 puis est débauché par le Barça une saison plus tard.

Après plusieurs médailles en équipe de France junior, l'Euro-2018 doit lui permettre d'éclore au plus haut niveau. "Je prends ce qu'il y a à prendre", explique-t-il. "Si je dois jouer 15-20 minutes, je jouerais 15-20 minutes. Si j'ai 5 minutes, je jouerais 5 minutes. J'essaie juste de rendre la confiance que le coach me donne", assure-t-il à quelques jours de croiser deux grandes rivales de l'équipe de France, la Suède mais aussi la Croatie.

Garde-t-il en mémoire deux fameuses finales du Mondial, remportées par les Bleus en 2001 à Paris contre les Scandinaves et en 2009 à Zagreb face à l'équipe des Balkans? "Pour moi, c'est dans les bouquins d'histoire tout ça. J'ai vu des résumés mais j'ai pas suivi la compétition, je ne faisais même pas de hand à l'époque."

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