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Hand: Ludovic Fabregas, l'étoffe des super-héros des Bleus au Mondial

Des qualités défensives qui rappellent Didier Dinart, son sélectionneur, et une efficacité chirurgicale comme Bertrand Gille, deux références du handball français: à seulement 20 ans, le pivot Ludovic Fabregas, s'affirme comme l'un des héros des Bleus au Mondial.

"Ce qu'il est fort!" Le compliment est de son coéquipier de l'aile gauche Kentin Mahé, bouche bée devant la prestation du jeune colosse (1,98 m, 100 kg) lors la demi-finale remportée contre la Slovénie (31-25), jeudi à Paris.

Reconnaissable entre 1000 avec ses rouflaquettes digne du super-héros Wolverine - son surnom - Fabregas a l'étoffe pour être l'un des protagonistes de la finale de dimanche où la France rêve d'une sixième étoile devant les quelque 15.700 spectateurs de Bercy.

A la base, le Catalan n'était voué qu'au travail de l'ombre en défense. Mais dès le deuxième match contre le Japon, le titulaire du poste Luka Karabatic - frère de la mégastar des Bleus Nikola Karabatic - se blesse à la cheville droite. Les sélectionneurs Dinart et Guillaume Gille (frère de Bertrand) rappelle un arrière droit, Dika Mem, pour faire le nombre.

Et voilà Fabregas promu dans la hiérarchie des pivots... Il impressionne d'entrée avec un 7/7 aux tirs contre les Nippons et un statut d'"homme du match". Il renouvellera des performances de haut niveau au point de bénéficier aujourd'hui de davantage de temps de jeu que son "grand frère", l'expérimenté Cédric Sorhaindo. "Je l'aime bien parce que malgré son jeune âge, il ne se laisse pas faire", affirme le Martiniquais, 32 ans, qui a eu l'idée de ce surnom venu de l'univers des Comics.

Au Mondial, Fabregas ne se fait pas remarquer pour ses lectures des oeuvres de Marvel et DC mais en jouant le vengeur masqué au milieu des défenses adverses. Après huit matches, il affiche un taux de réussite aux tirs - 93% - proche de la perfection et est le troisième buteur le plus prolifique de son équipe (28 réalisations), derrière Kantin Mahé (32) et Nedim Remili (33).

De l'autre côté du terrain, il sait aussi user de son physique de superman pour déjouer les assauts d'Islandais, de Suédois et autres Slovènes.

- Locomotive de la nouvelle génération -

"Son niveau est monté d'un cran. Mais je ne suis surpris qu'à moitié, car je l'avais vu faire de gros matches avec Montpellier", a souligné Luka Karabatic avant le succès contre la Slovénie, maîtrisée de bout en bout, où Fabregas a transformé ses trois tirs.

Arrivé en équipe de France à l'âge de 18 ans en juin 2015, c'est Claude Onesta, alors sélectionneur des Bleus, qui l'avait lancé pour remplacer... Luka Karabatic. Comme quoi, l'histoire se répète.

Phénomène de précocité, il a tout remporté dans les catégories de jeunes: champion du monde 2015 et champion d'Europe 2014.

Le préparateur physique de l'équipe de France Alain Quintallet ne tarie pas d'éloges sur son travail physique, affirmant qu'il est "l'un des meilleurs au développé-couché".

Cantonné dans ses premières années à un rôle de pivot défensif, un peu comme Didier Dinart, il s'est mué lors du Mondial en un polyvalent, capable d'absorber les contraintes physiques d'un pivot en attaque et celles du repli défensif.

"C'est important, car je veux être une joueur très complet et efficace dans les deux secteurs", précice celui que ses coéquipiers surnomment aussi "Tchiqui", dérivé de "Chiquito", le petit en espagnol.

Et servir de locomotive pour la nouvelle génération française des Dika Mem, Melvyn Richardson (fils du légendaire Jackson) ou Nedim Remili, tout autant affamée de titres que ses glorieux aînés "Experts".

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