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Hand: "Mon travail est bien plus passionnant", estime Claude Onesta

"Mon travail est bien plus passionnant parce qu'il est moins restrictif", assure l'ex-sélectionneur Claude Onesta (2001-2016) qui suit désormais les Bleus depuis les tribunes en tant que manager général, lors du Mondial-2017.

"Si j'étais à la retraite, je serais déjà parti au soleil avec ma femme", dit le Toulousain (60 ans le 6 février) qui restera "le temps qu'il faudra" à ce poste et ne s'interdit pas d'intervenir si les décisions prises par les entraîneurs (Guillaume Gille et Didier Dinart) devaient nuire à l'image de l'équipe de France.

Q: Regrettez-vous de ne plus être sur le banc de touche ?

R: "Franchement non. J'ai fait mon temps et cela m'intéresse moins. Je pense avoir beaucoup plus d'utilité là où j'agis aujourd'hui. Je vais très bien, si ce n'est que parfois, je trouve les journées un peu longues parce que la partie sportive est encore très présente. Même si je gère d'autres paramètres, le quotidien est centré sur le rythme de l'équipe: les entraînements et la préparation des matches. Mais mon travail est aujourd'hui bien plus passionnant parce qu'il est moins restrictif."

Q: Quelles sont vos missions concrètement ?

R: "Je gère, avec d'autres, beaucoup de choses: des problématiques de diffuseur (de matches), de sécurité, de logistique, les relations avec un comité d'organisation ayant un cahier des charges parfois contraignant pour nous. Je vais par moment me bagarrer pour que ces contraintes soient levées ou obtenir des améliorations. Si vous ne gérez pas cela, l'équipe sera impactée au quotidien par des contraintes qui vont finir par confronter les joueurs à des emmerdements. Ma mission, c'est de faire en sorte que l'équipe de France puisse être le plus concentré possible sur la partie sportive. Ce sont des heures et des heures de travail. Je ne suis pas encore à la retraite. Si c'était le cas, je serais sur la plage au soleil avec ma femme."

Q: Pendant combien de temps vous voyez-vous dans ce rôle ?

R: "Le temps qu'il faudra. Cela peut être très court..."

Q: Qu'est-ce qui vous motive encore aujourd'hui ?

R: "C'est la politique de développement de notre sport. Ma responsabilité est plus celle d'un dirigeant ayant pour vocation d'installer durablement le handball comme un sport majeur en France. Cela se traduit par le fait de donner les moyens à l'équipe de France de briller. C'est aussi de faire en sorte que la filière de formation continue d'être performante. Cette responsabilité beaucoup plus large est un élément essentiel du bon fonctionnement de l'équipe. Il ne suffit pas d'avoir quelques joueurs et un coach de qualité... Ou alors cela ne fonctionnera qu'un an, voire deux. La force du handball français depuis vingt ans, c'est justement d'avoir su assurer cette pérennité. Et je veux continuer d'imaginer ce que sera le sport dans cinq ou dix ans."

Q: Didier Dinart est-il devenu le patron de l'équipe de France ?

R: "Vous pensez que celui qui se lève et parle, c'est le coach ? C'est plus complexe que ça. Vous pouvez aussi ne pas parler et être plus influent. Vous (les journalistes) êtes arrêtés sur des images figées. Il n'y a pas de gourou qui entraîne les autres. Didier Dinart, Guillaume Gille ou moi-même, seuls, ne sommes rien. Penser qu'un staff est aux ordres d'un seul homme, c'est ne pas comprendre comment cela marche."

Q: Pour évoluer, les équipes de handball doivent-elles élargir leur staff ?

R: "Bien sûr. C'est déjà le cas dans d'autres sports. J'ai l'impression qu'Arsène Wenger (manager d'Arsenal) et Guy Novès (entraîneur de l'équipe de France de rugby) fonctionnent comme cela depuis longtemps. C'est l'évolution du sport qui génère des intervenants de plus en plus conséquents dans des domaines de plus en plus larges. Celui qui dirige l'ensemble est forcément plus un manager qu'un entraîneur, parce que manager les autres c'est les faire agir ensemble."

Q: Pourriez-vous intervenir dans le fonctionnement des sélectionneurs ?

R: "Seulement si leurs décisions sortent l'équipe de France de la mission qui lui a été confiée. Si, pour réussir quelque chose, on renie et on abîme ce qui a été construit, son image, sa notoriété, son attraction sur les populations, je pourrais intervenir pour l'empêcher."

Propos recueillis en marge d'un point presse

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