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Hervé, le chef d'entreprise décapité en France, pleuré des siens: "C'était un homme affectueux, généreux"

Hervé Cornara était un "enfant du quartier", qui "se donnait à fond dans tout": sur les hauteurs de Fontaines-sur-Saône (Rhône), ses voisins saluaient, émus, samedi, la mémoire de ce chef d'entreprise, dont le corps décapité a été découvert la veille à Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
 
"C'est un mec formidable", soupire, sans arriver à parler de lui au passé, Fernand Rodriguez, secrétaire de l'association des locataires du quartier des Marronniers, que présidait Hervé Cornara.
 
Ensemble, et surtout sous l'impulsion d'Hervé, ils avaient relancé l'association des locataires il y a 15 ans: "Il se battait avec l'Opac lorsque le chauffage ne marchait pas; il s'est impliqué pour garder la poste; il voulait organiser un grand barbecue ces jours-ci..." énumère son ami Fernand.
 
Âgé de 54 ans, marié et père d'un jeune homme aujourd'hui âgé de 21-22 ans, ce chef d'entreprise était resté fidèle, malgré ses succès, à ce morceau de ville où il a grandi.
 
Il était très actif dans ce quartier situé sur les hauteurs de Fontaines-sur-Saône, composé de barres HLM de quatre étages, d'une grande tour, d'une crèche, d'une clinique vétérinaire et d'un coquet jardin partagé. Sa maman, 87 ans, habite toujours dans la tour en face.
 
"Il travaillait beaucoup, surtout depuis qu'il avait sa deuxième société à Chassieu, on se disait que ça lui ferait trop", ajoute Fernand Rodriguez, tandis que son épouse baisse la tête et sanglote, dans leur appartement du premier étage de la même barre d'immeuble que la victime.
 
L'enfant du pays avait quitté un temps la région avant d'y revenir pour créer une petite entreprise de transports. Les affaires marchant correctement, il s'était récemment agrandi et avait racheté des locaux à Chassieu, ainsi que l'entreprise de transport Colicom. C'est là que travaillait aussi l'auteur présumé de l'attentat et de son assassinat, Yassin Salhi.


"C'était un homme affectueux, généreux"

"C'était un mec vraiment sympa, je le voyais souvent. Son garage est à côté du mien. Il était dans le transport de différents produits, comme des vêtements, des pièces auto. Il avait dû prendre il y a quatre mois un dépôt (Chassieu) pour s'agrandir", confirme Hamid, un autre voisin.
 
"C'est monstrueux, c'est de la barbarie, on ne lui a pas laissé de chance, il faudrait que ça s'arrête", s'emporte ensuite Nadine Espitalier, qui habite dans la même cage d'immeuble.
 
Dans le quartier, quelles que soient les générations, tout le monde semblait le connaître.
 
Promenant son chien, Pascal Servino dit avoir "grandi avec lui" aux Marronniers. "Hervé était parti un temps en Martinique, et il était revenu. C'était un homme affectueux, généreux. Il était strict sur le quartier: dès que quelque chose n'allait pas, il se mobilisait pour résoudre les problèmes. Il va nous manquer."
 
Comme de nombreux voisins, Pascal Servino a rejoint peu avant midi l'allée centrale longeant l'immeuble, pour participer à une minute de silence, en présence du maire.
 
"Nous sommes ici pour saluer la mémoire de notre ami, de notre voisin. Hervé a été assassiné hier (vendredi) dans des conditions que l'on ne peut décrire, victime d'un acte barbare", a ensuite souligné le maire de Fontaines, Thierry Pouzol, au milieu de quelque 200 habitants.
 
La voix chevrotante, il a ensuite invité les habitants des Marronniers à se donner la main pendant la minute de silence, avant d'aller déposer un bouquet de fleurs devant le n°10 de l'immeuble, où résidait Hervé Cornara.

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