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Hollande l'admet: il n'aurait pas dû supprimer la TVA Sarkozy

François Hollande admet être allé "trop loin" en supprimant dans les premiers mois de son quinquennat la hausse de TVA projetée par Nicolas Sarkozy, dans un ouvrage de la journaliste Françoise Fressoz (Le Monde) à paraître mercredi.

Si c’était à refaire ? "Je ne serais pas allé aussi loin, j’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé", a concédé le chef de l’État dans un entretien à l'auteur de ce livre intitulé "Le stage est fini" (Albin Michel).

"On paie souvent la première loi de finances rectificative", relève-t-il encore. "Pour Sarkozy, c’était la loi travail, emploi, pouvoir d’achat (loi TEPA et son "bouclier fiscal", ndlr) interprétée comme un cadeau fiscal" et qu'il "a payée tout son quinquennat".

"Nous, on a payé les 11 milliards d’impôts nouveaux levés à notre arrivée", admet-il encore.

Mais il assume pleinement son "choix le plus lourd", à savoir "l’acceptation du traité européen" qu'il assurait vouloir renégocier pendant la campagne de 2012. Et "la rupture avec la majorité intervient là, pas plus tard".

"J’ai accepté le traité pour situer la France au cœur de l’Europe et non en marge", se défend-il, rejetant les appels de ceux, à gauche, qui prônaient un "affrontement avec Merkel".

"Qu’est-ce que ça aurait changé ? Je n’aurais obtenu aucun gain sur le plan budgétaire, j’aurais créé une déstabilisation dans la zone euro, j’aurais suscité une marginalisation de la France", dit-il.

François Hollande fait aussi un aveu : "J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche mais servent l’intérêt général."

Il "met aussi à (son) crédit" l'absence de mouvement social majeur tout en constatant que "le mécontentement est passé par les urnes" (municipales, européennes et départementales) .

"On est le pays où on parle le plus de réforme et on en fait le moins" mais "le sang, la sueur et les larmes, ça ne marche pas", insiste-t-il.

"Depuis Raymond Barre en 1976 (...) les gens disent +on a déjà donné, on n’a plus de sang, on n’a plus de sueur, on n’a plus de larmes+, donc ça n’opère plus (...) Ce n'est pas parce qu'on ne dramatise pas qu'on ne réforme pas", assure encore le chef de l'Etat, qui revendique "beaucoup plus de réformes de structure" que ses prédécesseurs.

Autre pique à Nicolas Sarkozy: il "mobilise très bien son camp, mais il est le candidat le moins rassembleur du pays".

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