Accueil Actu

IDF: Pécresse va finalement augmenter le passe Navigo de 3 euros

Le passe Navigo, titre d'abonnement aux transports des Franciliens, augmentera de 3 euros à partir du 1er août pour s'établir à 73 euros, contrairement à la promesse de campagne de Valérie Pécresse (Les Républicains) de ne pas y toucher.

"Moi, je maintiendrai le passe Navigo à 70 euros car je ne jouerai pas avec le pouvoir d'achat des Franciliens", disait la candidate Valérie Pécresse lors d'un débat en décembre 2015. Six mois plus tard, la nouvelle présidente de la Région Ile-de-France a entériné lundi avec le gouvernement une augmentation de ce dispositif qui permet aux 3,8 millions de Franciliens abonnés aux transports en commun de payer tous le même prix, qu'ils habitent en plein Paris ou tout près du Loiret.

L'Etat et la région Ile-de-France ont signé lundi un protocole actant des "moyens supplémentaires" pour assurer "un financement pérenne du système de transports franciliens", répartis "entre les usagers des transports en commun, via le levier tarifaire, les usagers des routes franciliennes, via une modulation régionale de la TICPE (taxe sur les carburants, ndlr), et les employeurs de plus de 11 salariés via une hausse du Versement de Transport".

Pour Stéphane Beaudet, vice-président (LR) chargé des transports à la Région, l'accord trouvé avec Matignon "entérine le fait qu'il y avait bien un déficit de 300 millions du passe Navigo comme nous l'affirmions".

La hausse de 3 euros est "une augmentation normale du titre transport, comme elle avait lieu tous les ans", a-t-il dit. Elle servira à "la rénovation et au renouvellement du matériel roulant", à la qualité de service, à la sécurité et à la création de nouvelles lignes de bus.

Il a assuré qu'elle ne servirait pas à combler le déficit du passe Navigo, qui sera financé par la hausse des deux autres taxes, sur les carburants et entreprises, annoncées conjointement lundi matin.

Mme Pécresse a régulièrement dénoncé l'absence de financement du passe Navigo, créé par l'ancienne majorité socialiste juste avant les élections régionales, et responsable selon elle d'un trou de 300 millions d'euros par an dans les caisses du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), qu'elle préside. Elle avait donc réclamé au Premier ministre Manuel Valls une ressource pérenne pour pouvoir maintenir ce forfait à tarif unique.

- 'Premier grand reniement' -

Au bout du compte, insiste la Région, cette hausse de 3 euros sera inférieure aux 15 euros d'augmentation que Mme Pécresse avait menacé d'instaurer la semaine dernière pour combler "l'impasse" des 300 millions.

Un message repris en choeur par la majorité (LR, UDI et MoDem) qui, dans un communiqué, a souligné lundi que les usagers échappaient ainsi "à la très forte augmentation de 15 euros qu'il aurait fallu instaurer pour éponger la dette laissée par la gauche".

A gauche justement, Carlos Da Silva, président du groupe socialiste au Conseil régional, estime que cette hausse est "le premier grand reniement de Valérie Pécresse", qui "n'avait pas besoin de l'augmenter", puisque le gouvernement vient de lui offrir "deux autres leviers", "suffisants", pour le développement des transports.

Les écologistes ont dénoncé "une politique de chantage au gouvernement qui se solde par de petits arrangements", alors que "le Passe Navigo était bien viable sans qu'une augmentation n'ait besoin d'être mise en place".

Pour le Front de Gauche, "ce n'est que le début. D’autres hausses sont d’ores et déjà envisagées". Mais il a salué l'augmentation du Versement Transport pour les entreprises, tout en la jugeant "insuffisante" et en réclamant son instauration uniquement "dans les zones les plus favorisées".

Le Medef-IDF s'est pour sa part insurgé contre un "matraquage" des entreprises, qui "n'en peuvent plus".

"La droite francilienne applique scrupuleusement la politique prévue par la gauche francilienne : faire payer les Franciliens et taxer encore et toujours plus nos entreprises", ont critiqué les élus Front National dans une lettre aux associations d'usagers des transports, tandis que le député de l'Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a déploré une "trahison".

À la une

Sélectionné pour vous