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Ile-de-France: la majorité de gauche adopte près de 5 milliards de budget 2015

Le dernier budget de la mandature du Conseil régional d'Ile-de-France, à près de 5 milliards d'euros, a été adopté vendredi soir par une majorité de gauche, qui savourait sa victoire politique sur le passe unique dans les transports à un an des régionales.

Ce budget de 4,959 milliards, en hausse de 3,8% par rapport à 2014, a recueilli 133 votes pour (PS-R, EELV, PRG-MdP, FdG communiste). Les 68 votes contre étaient ceux des groupes UMP, UDI et Front de Gauche (mélenchonistes). 7 élus étaient absents.

L'emprunt d'équilibre, prévu initialement à 832,8 millions d'euros, a été augmenté de 22,9 millions par le jeu des amendements pour atteindre 855,8 millions. La dette de la première région de France frôlera les 5,5 milliards d'euros, avec une capacité de désendettement de 7 années.

Les transports en commun, plus gros poste d'intervention dans cette région qui compte 8,3 millions d'usagers quotidien de son réseau, dispose d'un budget global de 1,803 md € soit plus du tiers du budget de la Région. Cette année voit les investissements dépasser la barre du milliard d'euros. 801 millions seront affectés au fonctionnement, dont plus des trois quarts en dotation au Syndicat des transports (Stif).

"5 milliards pour l', la gauche rassemblée, le passe unique lancé. L’aventure continue avec vous, rdv en 2015! ", a tweeté Jean-Paul Huchon. Si l'actuel président socialiste n'a pas encore officialisé sa candidature à un quatrième mandat, attendant le calendrier fixé par le Parti socialiste à mi-janvier, il n'en a pas moins pavé le chemin. Dès que ce sera fait, un projet participatif devrait être lancé comme le laisse entendre son tweet.

"La majorité est solide et solidaire", a déclaré Gille-Maurice Bellaïche, président du groupe PS. Muriel Guenoux (PRG) a salué un "budget d'avenir", tandis que Gabriel Massou (communiste) a défendu son soutien par les conquêtes obtenues (passe unique à 70 euros, carte Imagine R à 35 euros, emploi et rénovation des lycées) comme des "points d'appui" pour contrer une "politique gouvernementale amnésique des idées de gauche".

Mounir Satouri (EELV) a expliqué le plein soutien de son groupe, pivot de la majorité, par le positionnement d'une Région qui "s'engage dans la transition écologique" et qui "s'engage pleinement" dans la préparation de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015, juste avant ou après les élections régionales. Toutefois, il a revendiqué que c'était "l'autonomie des écologistes en 2010 qui a fait avancer les choses sur le passe unique". "Nous conserverons notre autonomie", a-t-il déclaré.

A l'extrême gauche, le groupe mélenchoniste a voté contre le budget pour la troisième année consécutive. La Région "accepte d'être les sous-traitants de l'austérité de la politique gouvernementale", a fustigé Pascale Le Néouannic.

A droite, l'UDI a dénoncé "23 millions (d'amendements) de cadeaux". "Vous avez réussi le tour de force d'allier austérité et saupoudrage", a dit Franck Cecconi.

"Votre budget aurait pu être celui du rebond, il ne le sera pas", a asséné Valérie Pécresse, chef de file de l'UMP et candidate quasi investie pour les régionales. "L'heure n'est toujours pas aux économies, les Franciliens sont prévenus, les impôts ne sont pas près de baisser".

Sur les autres compétences obligatoires de la région, les lycées auront 704 millions d'euros (hors rémunération des agents), dont 435,25 millions d'investissements notamment pour la construction de 2 nouveaux lycées et 3 nouveaux internats.

L'apprentissage et la formation professionnelle sont dotés de 689,7 millions d'euros, un budget en baisse, ce qu'a fustigé l'opposition pointant notamment la diminution du nombre d'apprentis, pourtant une des priorités du gouvernement.

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