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Indonésie: le Parquet général pressé d'exécuter Serge Atlaoui

Le Parquet général d'Indonésie a indiqué mardi qu'il n'attendrait "pas trop longtemps" pour exécuter Serge Atlaoui si la procédure en cours du Français condamné à mort pour trafic de drogue était rejetée par la cour administrative de Jakarta.

Interrogé par l'AFP qui lui demandait si dans l'hypothèse d'un rejet du recours en justice le Français serait exécuté cette année, le porte-parole du parquet, Tony Spontana, a répondu: "Bien entendu. Nous ne voulons pas attendre trop longtemps".

Serge Atlaoui, 51 ans, a été retiré au dernier moment de la liste des neuf condamnés à mort, parmi lesquels huit étrangers -- d'Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria - et un Indonésien, qui devraient être fusillés dans la nuit de mardi à mercredi. Les autorités avaient invoqué le recours en cours du Français, pour lequel aucune date n'a été fixée pour le moment.

La procédure en cours va prendre encore "au moins deux semaines", a ajouté le porte-parole du Parquet général, institution chargée des exécutions. En cas de rejet, "nous n'attendrons pas trop longtemps pour l'exécuter", a-t-il insisté, réaffirmant que le Français serait exécuté seul.

Six détenus dans le couloir de la mort - dont cinq étrangers - avaient été fusillés en janvier. Neuf autres attendent une exécution imminente. Une troisième liste est en préparation.

A la question de savoir pourquoi le Parquet général envisage d'exécuter le Français seul s'il devait perdre son recours, Tony Spontana a répondu que c'était une pratique courante: "Nous avons exécuté 27 personnes depuis 2000, la plupart d'entre elles individuellement".

Condamné en 2007 pour un trafic de drogue qu'il a toujours nié, Serge Atlaoui conteste devant la justice l'absence de motivation dans le rejet de son recours en grâce par le président indonésien, Joko Widodo. Un recours a été rejeté en première instance, avant que le Français ne fasse appel.

Sa demande de procès en révision devant la Cour suprême a été rejetée le 21 avril.

Intransigeant sur la peine de mort pour les condamnés à mort pour trafic de drogue, le président indonésien est resté sourd à toutes les pressions diplomatiques contre l'application de la peine capitale et indifférent à tous les appels à la clémence.

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