Accueil Actu

Présidentielle en Italie: journée décisive samedi

Les votes blancs ont à nouveau dominé vendredi l'élection présidentielle en Italie, avant un 4è tour samedi décisif pour Sergio Mattarella, le juge discret choisi par le Premier ministre italien Matteo Renzi malgré l'opposition de Silvio Berlusconi.

Lors des trois premiers tours, il faut réunir les deux tiers des voix des 1.009 grands électeurs (sénateurs, députés et représentants des régions), et les principales formations ont appelé à voter blanc. Les choses sérieuses commenceront au 4è tour, attendu samedi matin, quand la majorité simple de 505 voix suffira.

Lors du 1er tour jeudi après-midi, 538 électeurs ont voté blanc. Vendredi matin, ils étaient 531, et aucun mouvement notable n'a été enregistré sur les autres noms sortis jeudi. Le troisième tour doit débuter à 14H00 GMT.

Le chef du gouvernement Matteo Renzi a appelé jeudi les élus de son Parti démocrate (PD) à voter blanc aux trois premiers tours puis à élire Sergio Mattarella, un Sicilien à la réputation de droiture mais quasi-inconnu du grand public, et qui ne s'est d'ailleurs pas encore exprimé dans les médias.

Vendredi matin, les caméras de télévision stationnaient devant l'appartement de fonction que ce juge à la Cour constitutionnelle de 73 ans occupe à deux pas du Quirinale, le palais du président italien, qui n'a que peu de pouvoirs mais joue un rôle important d'arbitre en cas de crise politique.

"Sergio Mattarella est l'homme de la légalité", a déclaré M. Renzi jeudi devant les élus du PD. Entré en politique après l'assassinat par la mafia de son frère président de la région Sicile, M. Mattarella a été membre du Parlement pendant 25 ans et cinq fois ministre.

Mais le choix de cet ancien démocrate-chrétien, passé dans les rangs de la gauche parce qu'il trouvait sa famille politique trop proche de Silvio Berlusconi, met à l'épreuve la relation que M. Renzi a établie avec l'ex-Cavaliere, qui l'a aidé ces derniers mois à faire passer certaines réformes combattues par l'aile gauche du PD.

- Berlusconi 'trahi' -

M. Berlusconi s'était déclaré prêt à appeler à voter pour un candidat du centre-gauche et poussait pour l'ancien chef du gouvernement Giuliano Amato. Jeudi, il s'est dit "trahi" selon ses proches.

Les élus de son parti Forza Italia ont été appelés à voter blanc également au 4è tour, et selon la presse, ils pourraient même être invités à s'abstenir, afin d'éviter que certains, dans le secret des urnes, ne respectent pas la consigne.

Pour l'éditorialiste de La Stampa Federico Geremicca, une éventuelle élection de M. Mattarella serait un "succès de taille" pour le chef du gouvernement, mais aussi "le premier acte d'une possible nouvelle phase politique aux développements dangereusement incertains", dans la mesure ou entre son parti aux multiples fractures et la poursuite du dialogue avec M. Berlusconi, "Matteo Renzi a choisi le PD".

Pour samedi, le PD dispose de 415 grands électeurs, auxquels s'ajoutent plusieurs dizaines d'élus d'autres groupes proches.

Les médias italiens se perdaient donc en conjectures sur les autres formations susceptibles de permettre à M. Mattarella d'atteindre les 505 voix nécessaires, tout en rappelant que les élus du PD ont déjà montré par le passé qu'ils n'étaient pas toujours prêts à respecter les consignes de vote.

M. Mattarella "est le candidat sur lequel nous jouons notre crédibilité", a insisté jeudi M. Renzi en assurant que le PD n'en présenterait pas d'autre.

Le vote a lieu sans candidature, chacun est libre d'inscrire le nom de son choix. Mais jeudi, cinq bulletins en faveur de Francesco Totti ont été considérés comme nuls, le capitaine de l'AS Rome n'ayant pas atteint les 50 ans requis par la Constitution.

À la une

Sélectionné pour vous