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Jean-Marie Le Pen: vote du Parlement européen sur une nouvelle levée d'immunité

Les eurodéputés doivent se prononcer mardi sur une levée de l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, demandée par la justice française afin de le poursuivre pour incitation à la haine raciale pour des propos concernant le chanteur Patrick Bruel.

Les eurodéputés devraient suivre l'avis de la Commission des affaires juridiques du Parlement européen, favorable à la levée de l'immunité du fondateur du Front national, estimant que les propos en cause ne s'inscrivaient pas dans le cadre de ses fonctions d'eurodéputé.

En juin 2014, dans une vidéo diffusée sur le site internet du FN, Jean-Marie Le Pen s'en était pris aux artistes engagés contre ce parti, comme Guy Bedos et Madonna. Alors qu'on lui avançait le nom de Patrick Bruel, il avait ajouté: "Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois !".

Coutumier des poursuites judiciaires, Jean-Marie Le Pen a déjà été privé de son immunité parlementaire européenne à plusieurs reprises, pour ses déclarations sur "Durafour-crématoire", "l'internationale juive" et pour avoir assimilé les chambres à gaz nazies à "un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale".

Sa phrase sur la "fournée" avait suscité des critiques virulentes au sein même du FN, Marine Le Pen la qualifiant de "faute politique".

Un an plus tard, en août 2015, Jean-Marie Le Pen avait été exclu du FN par le bureau exécutif du parti, notamment pour avoir répété ses propos sur les chambres à gaz.

Le président du Parlement européen Martin Schulz a par ailleurs annoncé lundi dans l'hémicycle strasbourgeois avoir reçu et transmis à la Commission des affaires juridiques une demande de levée d'immunité concernant cette fois Marine Le Pen et adressée par le parquet de Nanterre.

Selon une source au Parlement européen, cette demande est liée à l'enquête pour "diffusion d'images violentes" ouverte à la suite de la diffusion par Marine Le Pen sur son compte Twitter en décembre 2015 de photos d'exactions du groupe Etat Islamique, en réponse à un journaliste qu'elle accusait d'avoir dressé un "parallèle" entre son parti et l'EI.

En 2013, le Parlement européen avait déjà ouvert la voie à son renvoi en justice dans l'affaire des "prières de rue" des musulmans comparées à l'occupation nazie, un dossier dans lequel elle a été relaxée en décembre 2015.

Le Parlement européen doit également se pencher dans les semaines à venir sur une autre requête adressée par la justice française, qui concerne le vice-président chargé des affaires juridiques au FN, Jean-François Jalkh.

Pour M. Jalkh, la demande concerne une enquête pour "provocation à la discrimination" dans l'attribution de logements sociaux ouverte après le dépôt d'une plainte par l'association La Maison des Potes.

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