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JO-2016/Canoë-kayak Gargaud et Lafont, sur les traces de Tony Estanguet et d'Emilie Fer

Denis Gargaud (C1) et Marie-Zélia Lafont (K1) n'auront qu'une chose en tête, rééditer l'exploit londonien de leurs illustres aînés Tony Estanguet et Emilie Fer, au moment de s'élancer dans les rapides du stade d'eaux vives de JO de Rio, dimanche et lundi.

A 29 ans, Gargaud, champion du monde en 2011, participera seulement à ses premiers Jeux.

Il faut dire que le Marseillais a eu la malchance d'être le contemporain de Tony Estanguet qui lui avait barré la route de sa pagaie aux sélections françaises pour Londres. La légende paloise allait ensuite décrocher son troisième titre olympique après ceux de Sydney (2000) et d'Athènes (2004).

"J'étais N.1 mondial en 2011 lors de la dernière olympiade, mais il y avait Tony Estanguet. C'était dur de ne pas aller à Londres mais je suis reparti, je me suis remis en question, j'ai beaucoup questionné mon mode d'entraînement", confie Gargaud.

Remise en question payante puisque Gargaud avait décroché, à Pau, l'unique ticket français en C1 pour Rio où il se posera en héritier de son aîné Estanguet.

"Ce n'est pas compliqué à gérer (de prendre la suite d'Estanguet), c'est même réconfortant. Pour moi, ce n'est pas une pression, car j'ai travaillé sur le fait qu'on nous attend au tournant parce que l'on est Français, c'est bon signe", souligne-t-il.

Après, "Tony, c'est Tony. Moi, c'est Denis, on a deux histoires différentes et si je gagne les Jeux, j'en aurais toujours deux de retard", insiste Gargaud, qui devra notamment lutter pour l'or avec le champion du monde en titre, le Britannique David Florence, le Slovaque Matej Benus ou l'Allemand Sideris Tasiadis, médaillé d'argent à Londres.

- 'Le rêve de tout athlète' -

Comme Gargaud, Marie-Zélia Lafont, 29 ans elle aussi, connaîtra pour la première fois le grand frisson des Jeux. Et comme lui, elle aura un lourd héritage à assumer: celui d'Emilie Fer, championne olympique en K1 à Londres en 2012 et championne du monde en 2013.

D'autant plus que la native d'Orthez, qui a démarré le kayak à neuf ans et n'a pour le moment pas gagné de titre individuel, a obtenu son ticket pour Rio en battant, justement, son illustre aînée, la conduisant ensuite à mettre fin à sa carrière, à 33 ans.

"Quand j'ai su que c'était moi, je n'en revenais pas, j'avais les larmes aux yeux. C'était incroyable, des années d'entraînement qui paient, un de mes rêves qui va se réaliser", raconte-t-elle.

"Cela met un peu de pression (de succéder à Emilie Fer), mais cela valorise mon départ aux JO. J'ai terminé devant une championne olympique aux sélections, donc, cela me motive", ajoute-t-elle.

En pleine forme après avoir gagné à Pau, en juin, la dernière épreuve de Coupe du monde avant les Jeux, Lafont -qui sera à la lutte avec l'Australienne Jessica Fox, médaillée d'argent à Londres, ou l'Espagnole Maialen Chourraut, médaillée de bronze- rêve bien sûr, elle aussi, de ramener le "Graal olympique".

"C'est la compétition que tout sportif veut faire. Quand j'étais gamine, Tony Estanguet m'a fait rêver et maintenant c'est mon tour d'y aller, c'est énorme. Les Jeux, c'est l'objectif d'une vie de sportif, c'est le rêve de tout athlète", martèle-t-elle.

Gargaud et Lafont doivent maintenant transformer ce rêve en médaille d'or.

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