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JO-2016: les sifflets, un "moment qu'un sportif doit arriver à gérer" selon Onesta

L'entraîneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta a voulu dédramatiser mercredi à Rio les sifflets essuyés par Renaud Lavillenie en finale de la perche et sur le podium, estimant qu'ils représentaient un "moment qu'un sportif doit arriver à gérer".

"Ce moment-là, c'est lui qui l'a vécu et s'il a ressenti cette émotion, c'est qu'elle était chez lui légitime", a relevé le coach après la victoire de la France contre le Brésil en quarts de finale, dans une salle totalement hostile aux tricolores.

Mais les larmes du perchiste sont selon lui un mélange de beaucoup d'émotions. Le dénouement du concours, au cours duquel Thiago Braz a battu de 10 centimètres son record personnel alors que Lavillenie croyait avoir gagné, est pour beaucoup dans la réaction du Clermontois.

"C'est forcément un moment extrême qu'un sportif de haut niveau doit arriver à gérer en dépit de la souffrance que ça génère", a estimé Onesta. La défaite "est un traumatisme majeur, le public n'est qu'un élement supplémentaire. Il a l'impression de faire le concours parfait et on lui sort un type venu de nulle part".

Et d'ajouter: "quand vous dominez une discipline comme il le fait, vous avez la sensation que le monde entier devrait vous apprécier. Ce qui est un peu le cas de Bolt par exemple. Il y a peu de gens qui sifflent Bolt et c'est peut-être la sensation qui fait souffrir Renaud".

Lavillenie s'est attiré les foudres du public avec des déclarations incendiaires après le concours: "Je pense que la dernière fois qu'on a vu ça, c'est quand Jesse Owens a couru en 1936 (...). Ca fait chier d'avoir un public de merde comme ça sur des JO".

Il s'en était ensuite excusé. Mais le mal était fait. Le lendemain, il a été conspué sur le podium, médaille d'argent au cou, et s'est effondré en larmes.

"Il subit le podium, parce que les gens se sont sentis dans leur rôle mais agressés, et lui ont envoyé une deuxième salve. Le rôle du sportif de haut niveau est aussi de gérer ces choses-là", a estimé Onesta.

"C'est vrai que ce n'est peut-être pas dans les habitudes de l'athlétisme (...) Le public brésilien est bruyant, il peut être très partisan mais ne me paraît pas très dangereux", a-t-il tempéré.

"Il y a des endroits dans le monde où on est allé gagner des matchs (...) j'essayais de regarder ce qui pouvait nous tomber sur la tête, voire comment allait survivre la famille ou les amis dans la tribune. Ici c'est pas le cas".

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