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JO-2024: cap sur les Jeux et l'écologie pour Hidalgo

Un an après son élection, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a mis résolument le cap sur une candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024 et sur les enjeux écologiques, n'hésitant pas à se démarquer de son programme de campagne.

C'est sans doute la décision qui marquera la première partie du mandat d'Anne Hidalgo, jusqu'au verdict du Comité international olympique à l'été 2017 et au-delà: la maire de Paris a annoncé la semaine dernière sa décision "d'engager pleinement et avec responsabilité Paris en faveur d'une candidature aux jeux Olympiques".

Cette candidature n'était pourtant "pas inscrite dans (son) programme municipal", comme elle-même le souligne, et elle n'était pas même mentionnée comme une éventualité dans la "feuille de route" de son exécutif.

"On était bien obligés", admet un adjoint PS de la maire sous couvert d'anonymat. La pression du mouvement sportif et le souffle de l'esprit du 11 janvier ont convaincu l'édile de se jeter à l'eau, au risque de subir un nouvel échec, après ceux des JO de 2008 et 2012.

"Je suis heureuse qu'Anne se soit ralliée à nos arguments", a pavoisé la chef de file de l'UMP au Conseil de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet. De manière générale, l'entourage de l'ancienne ministre accuse l'exécutif municipal de "piller" le programme de NKM, et de mettre en oeuvre des "mesures pour lesquelles elle n'a pas été élue".

"Ce mandat, c'est un peu l'histoire des jeux Olympiques: on était contre et finalement on est pour (...) C'est un peu la godille", estime un brin désabusé un membre de la majorité, pour qui Anne Hidalgo est "tiraillée" entre "une volonté de s'ancrer à l'aile gauche" du PS et la "réalité" de l'exercice du pouvoir. "Sur les jeux Olympiques, c'est le président de la République qui lui tire la manche, sur le travail le dimanche c'est (le ministre de l'Economie) Emmanuel Macron".

Après avoir rappelé son "calendrier" et sa "méthode" concernant le travail dominical, et affirmé qu'elle "veillerai(t)" à ce que les conclusions de la Mission d'information et d'évaluation chargée par ses soins d'y réfléchir ne soient "ni escamotées ni contournées", Mme Hidalgo a finalement convenu qu'elle devrait se plier au cadre légal imposé par le gouvernement.

- 'Visionnaire' -

Depuis son élection par les conseillers de Paris le 5 avril 2014, l'ancienne première adjointe de Bertrand Delanoë doit composer avec une majorité municipale "plurielle" (PS-PRG-PCF-EELV), où les Verts jouent un rôle "charnière", comme sous le premier mandat de M. Delanoë. Le caractère remuant de cette majorité s'est particulièrement manifesté à l'occasion du vote sur la tour Triangle, où le PS a dû faire face à une coalition de la droite et des écologistes.

Ces derniers se félicitent de ce poids politique retrouvé, qui leur permet d'infléchir la politique municipale. "Il y a un bilan positif, lié au rapport de force que nous avons au Conseil de Paris", affirme le coprésident du groupe EELV David Belliard.

La maire de Paris, dont le programme avait déjà une nette coloration écologique, a mis l'accélérateur sur le sujet, alors que les Parisiens semblent de plus en plus demandeurs de mesures contre la pollution.

Elle a dévoilé fin janvier un plan prévoyant notamment la mise en place à partir de la mi-2016 d'une "zone à basse émission" dont l'accès sera progressivement interdit aux véhicules les plus polluants, une mesure qui ne figurait pas dans son programme.

Le secrétaire d'Etat et conseiller de Paris PS Jean-Marie Le Guen rend hommage à la "politique courageuse et visionnaire" d'Anne Hidalgo dans le domaine, et à sa manière de "challenger" (sic) le gouvernement. "Anne Hidalgo veut qu'à l'occasion de la (Conférence sur le climat) COP 21 on apparaisse exemplaire", souligne un adjoint PS.

Pour saillants qu'ils soient, ces chantiers ne doivent pas occulter la mise en oeuvre des grandes promesses de la candidate Hidalgo: ainsi du dossier du logement, pour lequel trois milliards seront investis sur la mandature, ou de la mise en oeuvre du budget participatif, doté en 2015 d'une enveloppe de 75 millions d'euros.

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